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Dominique Strauss-Kahn voit dans les élections grecques une justification de la politique du FMI : il se trompe.

Publié le 16 novembre 2010 par Leunamme

Depuis quelques temps la Grèce fait régulièrement la une de l'actualité, parce qu'elle paie plus fortement que d'autres le prix de la crise après des années de laisser aller politique.

Il y a moins d'un an, le gouvernement conservateur englué dans les affaires de corruption et incapable de faire face à une dette colossale, a été battu par le parti socialiste. Ce dernier, poussé par l'Union Européenne et le FMI a imposé aux grecs un plan de rigueur phénoménal, contraire à tous les engagements pris par le candidat de la gauche pendant les élections.

Un gauche qui trahit ses promesses et s'inscrit dans la démarche libérale, on connaît bien le phénomène par ici, c'est pourquoi le résultat des élections locales dans ce pays est très intéressant à analyser, et riche d'enseignement pour tous les partis sociaux-démocrates européens qui ont encouragé la Grèce dans les mesures drastiques qu'elle connaît aujourd'hui.

A première vue, le parti socialiste au pouvoir a gagné les élections, ce qui laisserait penser que les Grecs ont accepté le régime de rigueur, et le considère même comme nécessaire. Dominique Strauss-KahnStrauss-Kahn, président du FMI, et probable candidat à l'élection présidentielle française, y a même vu une justification de la politique du FMI.

A mon avis, les choses sont un peu plus compliquées. Ce que ne dit pas Mr Strauss-KahnStrauss-Kahn, c'est que la victoire socialiste s'effectue avec un taux d'abstention record de 60 %, ce qui est un évènement dans un pays où les gens ont l'habitude de voter massivement. Pour DSK, s'ils n'ont pas voté contre, c'est qu'ils ne rejettent pas le plan socialiste. Je crois que la signification de cette abstention est bien autre : pour les Grecs désormais, il n'y a plus d'alternative, gauche et droite représentent la même chose.

Dans le même temps, on trouve d'autres indices qui conforte cette idée dans la fore poussée des partis de gauche radicale et dans l'émergence d'un petit parti d'extrême-droite. Des caractéristiques que l'on retrouve un peu partout dans toute l'Europe, et qui sont significatives d'un rejet des politiques menées par les sociaux démocrates et les conservateurs, ou plus exactement, qui indiquent que les citoyens font clairement l'amalgame entre les deux.

Pour ceux qui ont écouté le président du FMI à France Inter lundi matin, il ne fait guère de doutes que ce dernier a une forte envie de la présidentielle française. Son analyse des élections grecques sont la preuve qu'il ne faut rien attendre de bon de cette personne.

Sur le sujet :

Un article sur le post qui partage peu ou prou mon avis.

Sur le web :

Pour La gauche alternative choletaise, le combat sur les retraites continue avec le référendum initié par Politis.

Pêle-mêle préfère réussir sa vie que réussir dans la vie. Beau programme.

a tort ou a raison attend beaucoup de révélations de la part des ministres débarqués.

Pour tropicalboy, Brice Hortedeux se réjouit du remaniement.


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