L’Afrique francophone et son héritage de la contestation maladive ! Voilà la Guinée qui fait des siennes avec son lot de contestation du scrutin du 7 novembre qui est considéré comme la première élection démocratique en Guinée depuis l’indépendance, il y a 52 ans. Un vote pour départager l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, 58 ans, d’ethnie peule, et l’opposant Alpha Condé, 72 ans, d’ethnie malinké, arrivés en tête au premier tour, lors du scrutin du 27 juin. Encore ce sempiternel problème ethnique qui donnera toujours une certaine prééminence à tel ou tel candidat à chaque élection, quel que soit le pays.
Lundi à Conakry, des centaines de manifestants ont protestés contre les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Au moins un mort des dizaines blessées issus de ces violences qui ont opposé les partisans de Cellou Dalein Diallo aux forces de l’ordre. Encore un os pour l’Organisation internationale de la Francophonie, OIF, qui lors du XIIIe Sommet de la Francophonie, à Montreux, Suisse, s’est fait fort de faire respecter les principes fondamentaux de la Démocratie, conçue comme indissociable de la Francophonie. L’OIF a en effet pris le pari d’être présente en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Centrafrique, au Tchad, en RDC, au Mali… partout où il y aura des élections dans le monde francophone d’ici 2012.
Finalement, la concrétisation de la déclaration de Bamako du 03 novembre 2000 n’est pas une sinécure. Malgré toutes les volontés du monde, il y aura toujours les vieux démons de l’Afrique qui viendront hanter les processus démocratiques en cours. D’ailleurs il ne faut pas oublier que l’OIF, pour marquer le coup quant au non-respect des engagements contractés, a suspendu la Mauritanie, la Guinée et Madagascar en 2009 puis le Niger en 2010. La Côte d’Ivoire, elle, se doit de rentrer dans les rangs si elle veut être réinsérée au sein de l’OIF en réalisant des élections libres, fiables et transparentes, reconnues par la communauté internationale assorties de la formation d’un Parlement légal, rien que ça ! Il faut dire qu’avec six reports d’élections présidentielles depuis 2005, il ya de quoi rendre chèvre plus d’un « démocrate ».