Le Réseau Action Climat - France et le CLER dénoncent la perte du titre de Ministère d’État pour le nouveau ministère de l’écologie ainsi que la réduction de son périmètre d’actions avec notamment la perte de la compétence « énergie ».
Le remaniement ministériel d’hier montre une nouvelle fois et à visage découvert que l’écologie est redevenue une préoccupation mineure du gouvernement.
En rétrogradant le MEEDDM au rang de simple ministère, Nicolas Sarkozy vient de rompre définitivement son engagement du Pacte écologique d’ériger pendant cinq ans, et ce de manière conforme aux revendications des ONG environnementales, un grand Ministère du Développement Durable confié à un Ministre d’État, numéro deux du gouvernement.
Plus inquiétant encore, l’évolution des compétences de ce ministère : outre la perte de deux secrétariats d’état, l’énergie déménage à l’industrie, confiée à Éric Besson, ministre auprès de la ministre de l’Économie.
Dissocier la politique énergétique des politiques environnementales est un véritable retour en arrière, un anachronisme face aux réalités d’aujourd’hui.
Faut-il rappeler que pour faire face à l’urgence climatique, les chefs d’État et de gouvernements de l’UE ont adopté en décembre 2008 un paquet « Énergie-climat », aussitôt décliné dans la loi Grenelle 1 ?
Cette coupe sombre dans les compétences du Ministère de l’écologie est loin d’être anodine et témoigne d’un retour des questions énergétiques sous la tutelle des grands monopoles d’État, ce qui laisse augurer de beaux jours pour les énergies centralisées (nucléaire et énergies fossiles). La politique énergétique française sous la coupe de Bercy laisse présager d’une gestion par un strict plan d’équilibre budgétaire au moment où les filières renouvelables ont besoin de soutiens, entre autres financiers, pour répondre aux objectifs de 20% d’efficacité énergétique et de 23 % d’ENR d’ici 2020.
C’est également oublier les questions de territorialisation de l’énergie, essentielles pour le déploiement de la maîtrise de l’énergie, des énergies renouvelables et la création d’emplois locaux. Et c’est aussi renier plusieurs résultats du Grenelle de l’environnement et d’une certaine transversalité chèrement acquise avec par exemple l’élaboration des Plans Climat-Énergie Territoriaux et des Schémas Régionaux Climat Air Énergie ou encore la lutte contre l’étalement urbain.
***********************************
Réseau Action Climat France :