La grosse mascarade du remaniement a enfin connu son épilogue. Tout est fini, tout est pareil. Quelle bacchanale médiatique ! Rien à dire, mais on nous dit tout sur ce vide sidérant dans lequel on plonge les esprits pour mieux les noyer. De l’hypothèse du détail au détail et à son hypothèse, aucune broutille ne nous a été épargnée. Du vide sous cellophane, sans date de péremption. Ça peut servir en toute circonstance. Tout ça pour une photo retouchée ! Voilà à quoi ressemble le Fillon-show 3, de la gadouille en guise de plat cuisiné ! Et comme les français sont des imbéciles – antienne bien connue – ils ne verront que du feu. Sauf que, quand les français en ont plein les couilles, les français, ces « gros cons », sont capables de mettre le feu dans les programmes…
Que pouvions-nous espérer d’autre ? Rien. Sans surprise donc. Tous les contents dans un petit cercle, la grande masse de gouvernés dans un cercle plus grand. Les uns et les autres. Le jeu du cerceau en somme. C’est à celui qui le fera tourner le plus longtemps autour de la taille. A cet exercice, la caste dirigeante a des cercles d’avance sur le reste. La politique marche sur la tête.
Tout cela provoque – c’est le but recherché – chez l’individu le dégoût systématique pour la chose politique. Nous ne sommes pas loin du « tous pareils » cher à tous ceux qu’une telle confusion arrange. L’effet immédiat se traduisant par l’abandon de responsabilité de l’homme concerné par la marche du monde. Par volonté et par stratégie, il est mis à l’écart. Plus son dégoût et son découragement seront grands, plus l’individu trouvera refuge dans la misanthropie et plus la classe politique – de quelque bord que ce soit – aura les mains libres pour vaquer à ses petites affaires. Le système étant bien rôdé, ce n’est pas l’absentéisme qui les perturbera pour continuer leur funeste besogne, puisqu’ils n’auront besoin que d’une poignée de voix pour perpétuer un système d’où sera toujours exclu l’homme intelligent. Entre désertion et compromissions, il n’y aura qu’un seul perdant : le peuple.
En réduisant la part de rêve à son niveau le plus faible, la politique a perdu la part de philosophie avec laquelle elle pouvait encore espérer accrocher l’intérêt des citoyens pour la vie ou pour ce que j’ose encore nommer la poésie de la vie. Or sans poésie, la vie devient ce catalogue de quiétude qu’on nous impose comme une utopie, où respirer devient un délit. Que rien ne dépasse, pas le moindre brin de mauvaise herbe pour troubler la sérénité d’un voisinage sous soporifique, bien rangé, bien discipliné, bien docile et automatisé. Voilà le programme politique proposé par le pouvoir et que nous finirons par accepter à force d’être écœurés !Abandonner la politique – ce que nous sommes tentés de faire, tant sa forme perpétuelle présente un visage immonde – c’est ouvrir définitivement les vannes à un gouvernement inhumain, où l’intérêt de tous consistera à satisfaire les intérêts et la rapacité d’une minorité d’escrocs et autres apprentis sorciers.
Je n’offrirai pas ce plaisir à aucun gouvernant, ni à aucun prétendant du reste. Quelle que soit ma déception, je refuse d’abandonner la partie. On peut mépriser la classe politique, mais pas la politique en tant que moyen de nous situer dans ce monde, en œuvrant du mieux que je le peux pour une autre façon de vivre, plus généreuse, plus humaine, plus juste…
En attendant que cette autre façon de penser, de rêver, de marcher ne se matérialise sous sa forme la plus humaine, restons attentifs, ne laissons pas les mains libres à une caste qui cherche par tous les moyens à faire de la vie un camp de concentration.
Nous serons toujours là pour donner un nom aux étoiles. Quoi qu’il arrive.
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