A cause de l'immense talent du vedettariat créé autour d'un auteur tel que
Quoi qu'il en soit, lors d'une de ces fameuses séances de dédicaces dudit Bernard W., le salon du livre s'est retrouvé traversé par une impressionnante cohorte presque humaine, très dense et quasiment impénétrable. Il fallait savoir jouer des coudes, faire retentir sa plus grosse voix pour se faire entendre. Malgré ma carrure, à chacune de mes tentatives, j'éprouvais les plus grandes difficultés pour traverser ce mur humain presque aussi hermétique qu'un discours de philosophe.
Voilà pour le décor de ce salon du livre surchauffé et scindé en deux, véritable caverne d'Ali Baba du roman de genre, avec une grande majorité de livres de SF et de Fantasy.
Alors que j'étais à la recherche de l'un d'entre eux (Lequel ? Je n'en sais strictement rien, et vous allez comprendre pourquoi...), priant je ne sais quel Dieu de ne pas avoir à traverser la muraille pour avoir à le trouver, mon regard s'est trouvé attiré vers les tables derrière lesquelles étaient placés les auteurs. A cet instant précis, mon cerveau met plusieurs fractions de secondes avant de connecter et de comprendre que l'auteur mondialement connu, tant de fois primé, et qui a vendu quelques millions de volumes, cet auteur qui est
Instantanément, j'oublie le but de ma recherche pour me précipiter vers la table où sont étalés les livres de l'un des auteurs les plus emblématiques de l'imaginaire actuel, à mon sens tout du moins.
Là, j'ai une nouvelle bonne surprise : non seulement China Miéville parle un français plus que correct (j'avais cru comprendre le contraire je ne sais plus où...), mais en plus il s'agit d'une personne tout à fait affable, qui sait se rendre aussi disponible que proche des gens.
Nous voilà donc discutant pendant un peu plus d'un quart d'heure. Après lui avoir dit tout le bien que je pensais de son premier roman paru en France, Perdido Street Station, je lui demande de me conseiller son roman récent qu'il préfère. Sans m'interdire Lombres, son tout dernier par chez nous, il m'informe qu'il s'agit plutôt d'un livre destiné à la jeunesse. Je le prends quand même, afin de l'offrir. Ensuite, China Miéville me laisse le choix entre Les Scarifiés et Le Concile de Fer. Il m'apprend que le premier est le plus
Après la dédicace, je lui demande ce qu'il a pensé du mouvement social qui s'est déroulé ces dernières semaines dans l'hexagone. Connaissant ses opinions politiques (très proches des miennes, mais ceci n'est pas le propos de ce blog
En effet, après m'avoir exprimé son intérêt pour ce qui se passe en France, il m'a fait part des manifestations spontanées (pour l'anecdote, je suis très fier de lui avoir proposé ce dernier mot qu'il cherchait, demandant conseil à son voisin, le romancier et traducteur Lionel Davoust) qui ont rassemblé près de 5.000 personnes dans le centre de Londres. J'ai apprécié son enthousiasme et sa sincérité quand il a évoqué cet évènement qui lui tenait vraiment à coeur.
Bref, quinze minutes d'un bonheur intense, une parenthèse enchantée à jamais gravée dans ma mémoire. Rien que pour cette rencontre, je savais déjà que les Utopiales 2010 étaient une bonne édition !
A.C. de Haenne
P.S. : Merci Monsieur W. !