Collectif : Vins et santé 2011 – Le guide.
La santé est très certainement notre bien le plus précieux. Parce qu’elle touche chacun dans ce qu’il peut avoir de plus personnel, il peut être difficile de l’appréhender de manière détachée. Il n’est dès lors pas toujours aisé de faire la part des choses entre la prévention et l’alarmisme, entre une nécessaire lutte contre les abus et la diabolisation de pratiques pourtant modérées et bénéfiques pour la santé. Or certaines institutions, relayées par de nombreux médias, semblent aujourd’hui largement forcer le trait dès qu’il s’agit d’alcool, prenant presque toujours le vin comme symbole du diable fait boisson. Ce guide Vins & santé 2011 vient donc à point pour remettre quelques pendules à l’heure !
Est-il utile de rappeler que le vin ne se réduit pas à une simple dilution hydro-alcoolique ? C’est également un produit culturel, créateur de liens entre l’homme et son environnement, et un vecteur de socialisation. On ne saurait, sans faire d’amalgame grossier, le simplifier à sa seule composante alcool Pas plus qu’on ne saurait ignorer cette dernière, un travers dans lequel ce guide ne tombe absolument pas. La clé réside bien évidemment dans l’éducation. Le bien-manger s’apprend, chercher à équilibrer son alimentation, en quantité et en qualité, est la meilleure arme contre la malbouffe. Alors à quand une éducation au bien-boire, contre le binge drinking et autre TGV (tequila-gin-vodka) ?
Produit culturel, le vin est aussi un vecteur de bonne santé quand il est bu en quantité raisonnables. Les études scientifiques les plus récentes confortent et expliquent les mécanismes du French Paradox. Plusieurs chapitres du livre viennent en rendre compte, mettant notamment en évidence le rôle de différents composants du vin sur la santé (notamment des polyphénols et du resvératrol) : diminution des maladies cardio-vasculaires, de certaines maladies neurodégénératives, du stress… Des recherches visent même à optimiser l’extraction des composés phénoliques du vin, en exploitant mieux le potentiel des pellicules et des pépins du raisin, tout en veillant aux aspects œnologiques : santé et hédonisme vont toujours de pair avec le vin.
Mais il existe un autre French Paradox, également mis en évidence ici : le monde entier nous envie nos terroirs et le savoir-faire de nos vignerons. Or nos pouvoirs publics et certains de leurs relais médiatiques les piétinent au travers de grossiers amalgames. Grossiers, mais malheureusement efficaces, avec une responsabilité croissante de certains lobbys.
La grande majorité des pages du livre fait justement la part belle aux terroirs et aux vignerons. Chaque région est présentée au travers de ses principales caractéristiques ainsi que d’informations oeno-touristiques, avec de nombreuses informations pratiques et des adresses. Enfin, le guide présente une sélection de plus de 300 vignerons, sans notes, classements, coups de cœur et autres médailles, puisqu’ils sont tous issus d’une sélection rigoureuse. Par contre, et de manière tout à fait originale, les fiches nous indiquent les teneurs en polyphénols et en calories des vins. Pas toujours très connus, les vignerons présentés travaillent au minimum en agriculture raisonnée, voire biologique. Car la santé, c’est également celle de l’environnement et des personnes qui travaillent à la vigne, rejoignant ainsi les préoccupations du développement durable. Ce n’est pas le moindre des mérites du guide Vins & santé que de porter un regard global sur cette question. Y compris sur la contribution du vin à la santé économique du pays, au travers de son poids nettement positif dans la balance commerciale.
Vins et santé 2011 – Le guide. Ouvrage collectif parrainé par le Professeur Christian Cabrol. 500 pages. Editions Dubos N’Co. 2011 (16ème édition). 20 €.