Sélection 2010 du courts-métrages : seconde salve. Avec au programme : Shall We Take a Walk, Indra’s Net, Moon Kyeong et Ballad of a Thin Man.
[Shall We Take a Walk (2009) de Kim Ye-young et Kim Young-geun]
Shall We Take a Walk est un court-métrage sympa, bon enfant et agréable à vivre. On y suit un enfant atteint de cécité qui réalise la maquette de son quartier pour sa grande sœur hospitalisée. Tous deux vont la parcourir des mains réveillant sens et émotions.
Shall We Take a Walk est bien réalisé. Le récit est bien trouvé et l’animation qui s’y invite, bien faite. J’ai aimé l’ histoire attendrissante de ce petit garçon qui permet à sa sœur de s’évader par l’imaginaire et grâce à la maquette qu’il a lui-même confectionnée. Shall We Take a Walk est un court-métrage qui en l’espace de neuf minutes nous transporte littéralement. Comme quoi, pas besoin de faire long lorsqu’on peut faire court et bien. Voilà un court-métrage original.
[Indra’s Net (2009) de Kim Jin-man]
Ce qui se joue dans Indra’s Net est fort énigmatique. Une araignée sur une toile joue de la musique en tirant les filaments qui la composent, une proie est prise au piège, enfin s’invite une ouverture sur un monde, tout aussi énigmatique. Un monde dans lequel les personnages en bois s’affrontent avant de se réconcilier. Tout cela pour comprendre en fin de métrage que s’agitent sous nos yeux des êtres qui composent l’univers. Voilà en gros ce qu’est India’s Net, ou ce qu’il m’a semblé être. Joli travail que Kim Jin-man nous offre durant onze minutes d’évasion d’une fantasmagorie originale et créative. Le réalisateur développe ici un univers singulier et pour cette raison : félicitations !
[Moon Kyeong (2009) de Lee Kyoung-won]
Quarante trois minutes. J’annonce la durée parce que je me demande si un tel film à sa place dans une sélection dédiée aux films courts. Sans doute puisqu’il est là. En même temps, pour être franc, je ne sais pas à partir de quelle durée on peut considérer qu’un court-métrage n’en est plus un. En même temps, si ledit film se trouve être bon, peu importe. Mais si d’emblée, j’annonce sa durée c’est que très franchement Moon Kyeong est trop long. Et un court-métrage plombé par des longueurs c’est une sacrée aberration. Le film n’est pas mauvais en soi. Il se laisse tout juste regarder sans plus d’entrain. C’est certes du vu et du revu mais on ne sait jamais, on peut tomber sous l’enchantement. Ici, le film peine à communiquer le vague à l’âme qui plane sur ses personnages.
Moon Kyeong nous raconte l’histoire d’une fille de la campagne qui décide de partir pour la ville réaliser son rêve. De là le réalisateur développe les relations qu’elle a avec son entourage face à cette décision. C’est un court-métrage moyen comme sa durée. On se demande finalement si on ne se trouve pas face à un long-métrage avorté.
[Ballad of a Thin Man (2010) de Yann Kerloc’h]
Mouais. Bon bah… on va y aller. Pas terrible la ponctuation de ces Courts-métrages 2 qui avaient pourtant bien débuté. Que dire alors de Ballad of a Thin Man ?
Antoine, un français retrouve Jean, un ami installé en Corée du Sud qui joue les petites frappes. Ce dernier possède un bar qu’il veut transformer en bar à hôtesse avec l’aide d’Antoine. Sauf que Jean veut pousser à la prostitution deux coréennes qui travaillent pour lui. Et forcément… ça ne plait pas à tout le monde.
Pas grand-chose à garder de ce court-métrage si ce n’est peut-être... non même pas. Rien. Il y avait peut-être bien un message, semble-t-il. Je réfléchis. Oui ! Un message que le réalisateur voulait passer : dénoncer les clichés qui peuvent exister entre français et coréens. C'est ça ! Malheureusement, il ne parvient jamais à nous l'insuffler. La démarche est louable mais ça ne tient pas la route. Pourquoi ? Question de "degré" dans le propos sans doute. En vérité je ne saurais dire. En même temps, l’histoire, la musique employée, le jeu des acteurs (aïe, aïe, aïe), le montage, les dialogues, ouh les dialogues que c'est mauvais. Et bien tout ça et encore plus, c’est… comment dire… ? Une moue s’impose pour exprimer mon ressenti avant de l’accompagner d’ un : « On se croirait dans un sitcom d’AB production en pire. »
A vite oublier. Très vite. Ou à garder en tant qu'exemple à ne pas suivre, c'est selon.
I.D.
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