Il y a peu de mot qui pourrait exprimer ce que l’on ressent devant Before the Full Moon. Les conditions dans lesquels ses travailleurs font grève sont révoltantes. Révoltante parce qu’il est incroyable de voir et d’assister aux exactions policières. Tout aussi révoltant et incompréhensible de voir ces « milices » patronales combattre aux côtés des forces de l’ordre en envoyant des projectiles aux lances pierres. Mais quelle est cette société qui permet cela ? Quelle force de l’ordre (fonctionnaires du gouvernement) peut autoriser que des individus sous prétexte d’être la « garde rapprochée » de la direction agissent de la sorte ? Ecoeurant. Il faut les voir ces policiers endimanchés de leur casque, de leur « armure », de leur bouclier et de leur matraque (taffon) de rigueur qui frappent sans discernement des manifestants qui protestent pour conserver leur emploi.
Alors Seo Seh-chin est là avec sa caméra. Il filme la lutte au quotidien, l’organisation de ses hommes qui ont décidés de se barricader dans leur usine en attendant d’avoir satisfaction, c'est-à-dire la préservation de leur emploi dont la suppression n’est pas justifiée. Il interroge. Des grévistes ouvrent leur cœur dans ce drame non fictionnel mais bien réel. En l’espace de quinze jours, il est eux : ces hommes, des travailleurs qui ont femmes et enfants. Des travailleurs qu’on souhaite jeter comme du papier usager pour le seul profit. Before the Full Moon est de ces documentaires qui vous scotchent et vous hantent un bon bout temps. Ecrire sur ce documentaire me rappelle ces images, ce combat, ces hommes qui même dans la tragédie trouvaient encore la force de sourire mais surtout je revois ces visages, des visages désolés, fatigués, en pleure où se dessine la peur du lendemain. L’émotion est grande… bien trop grande pour continuer à l’exprimer par écrit.
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