Rencontre avec Matthieu Miegeville et Antonio Uras à l'occasion des 10 ans du collectif Antistatic, et de la Furia au Bikini le 20 novembre prochain.
Ce samedi, le collectif Antistatic fête ses 10 ans au Bikini avec la désormais célèbre Furia. Au programme, Sidilarsen, Torch, Dilemn, Sna-Fu ou encore Cheveu et Nadyka. Pour revenir sur l'événement, et sur les 10 piges du collectif, nous sommes allés à la rencontre d'Antonio Uras et Matthieu Miegeville, membres fondateurs d'Antistatic.
Voilà 10 ans qu'Antistatic arpente le paysage musical toulousain. Comment est né un tel projet ?
Matthieu : La création, ou an 0, est à la base l'union de trois groupe de rock toulousain avec un concert fondateur en juin 2000. Mais en quelques années, on est passé du groupe au collectif, et des concerts aux festivals. On a donc pas mal évolué. Notre thématique était assez resserrée en n'évoluant pas sur les territoires de la chanson ou du hip-hop. Mais, on reste assez ouvert avec une multitude de groupe divers avec leur langage rock. A la base, on organisait des concerts acoustiques avec des collectifs d'artistes. Des gens qu'on ramène, et qui forme maintenant une grosse tribu.
Au départ l'union fait la force en quelque sorte?
Antonio : Exactement. Les trois groupes initiaux étaient des OVNIS sur la scène toulousaines. Trop hybride. Seul contre tous.
Matthieu: Et oui, comme le dit le vieil adage, l'Union fait la force. Nous étions dans une éthique, non concurrentielle et assez naturelle. On s'aidait, on travaillait les uns avec les autres. Réellement, au départ, on pouvait vite être cloisonné, et on n'entrait pourtant pas dans une case. Donc, humainement, on a essayé de faire quelque chose. Ce collectif d'êtres humains, j'aime l'appeler comme ça, a besoin d'évoluer. Des gens dans des groupes aux racines « métal » ont eu besoin de ça.
Un collectif pour pas rester seul, c'est une riche idée pour Toulouse.
Matthieu: En effet, mais on a voulu quelque chose d'artistique et humain. En quelques sortes, regrouper la scène métal affiliée. Au lieu de se morfondre chacun de notre côté, on s'est réuni.
Antonio : Pour faire simple, Antistatic devait substituer les groupes de l'entertainement. Les labels, les tourneurs... Aujourd'hui, heureusement, on ne joue plus ce rôle là. On a un rôle plus local.
Quel est ce rôle ?
Antonio : On a donc un rôle plus local. Notre porte est grande ouverte, c'est aussi pour ça qu'on parle d'un collectif d'êtres humains et plus de groupe. Tout le monde est le bienvenu, et les gens qui veulent faire quelque chose peuvent être plus actif au sein du collectif.
Matthieu : On reste très axé sur le partage. Notre mission : mettre les artistes et les musiciens dans le fonctionnel. Toujours sur cette base là. Maintenant, on organise beaucoup de festivals. Deux par an. Un concert tous les deux mois, et on s'occupe de la gestion locale de ces moments là. On offre la possibilité aux groupes de répéter et on donne des cours de musique aussi.
Cette année, les 10 ans de la Furia ont lieu au Bikini le 20 novembre. Qu'est ce que la Furia Antistatic ?
Matthieu : C'est le premier festival Antistatic. Notre plus gros événement annuel. Et on organise une soirée exceptionnelle à 10 euros avec une grosse programmation. On a voulu mélanger le canal historique avec Sidilarsen mais aussi toucher d'autres univers, plus rock, avec Torche.
Antonio : On a voulu mettre en avant des groupes qui correspondent à notre lignée. En terme de programmation, on a souhaité quelque chose de cohérent, redondant à quelques nuances près. Une sorte de fil rouge.
Vous offrez une belle scène pour ces artistes...
Matthieu : Avant on jouait sur des petites scènes. Avec la furia, on veut permettre aux groupes d'évoluer dans de bonnes conditions.
Alors cette programmation, on y retrouve Sidilarsen, Cheveu ou encore Torche ?
Matthieu : Sidi sont les régionaux de l'étape, c'est aussi une cohérence à notre filiation. Ils sont là depuis l'origine avec Delicassen. C'était au siècle dernier. Après on a Dilemn. C'est une des découvertes du Printemps de Bourges. Pour torche, c'est leur seule date française. C'est trois gars de Miami qui jouent du rock/métal très excitant...
Antonio : .. et pas trop trop métal quand même. Il y a Cheveu aussi. Une autre découverte de Bourges. Ils font du rock garage faussement désabusé.
Matthieu : C'est un peu comme si les Deschiens faisaient un groupe de métal.
Antonio : Ils ont des attitudes de gros branleurs, mais leur musique est travaillée. Ils se donnent une fausse image.
Pour finir, la furia se déroule au Bikini. Une bonne salle pour ce genre de soirée ?
Antonio : Excellente. C'est une salle mythique. Avec au départ une disponibilité permanente, mais compliqué à gérer. Et là depuis que la salle est autonome, c'est un régal. Sinon, on organise une soirée en décembre à la Dynamo, une salle qui manquait à Toulouse. Ce genre d'endroit de proximité et pouvant accueillir assez mais pas trop. Et, venez au Bikini pour la Furia, une grosse soirée..
Matthieu : .. et pas chère !
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