La presse écrite traverse une crise. Elle vend moins, et les gratuits comme le web prennent du terrain.
La presse avait avant deux fonctions, une fonction de transmission de l’information « comme un canal », et une fonction d’analyse et de mise en perspective de l’information. Les deux métiers ont tendance à se séparer aujourd’hui, du fait de l’avènement des nouvelles technologies. Notre mode de consommation change. Nous consommons de l’information brute d’un coté (comme une sorte de veille), et des analyses de l’autre. C’est essentiellement sur la fonction veille et transmission de l’information brute que la presse est chahutée.
Les Nouveaux Concurrents de la Presse
Les blogs, les forums, les newsgroups, les mailinglists, le gratuits, sont autant de vecteurs de cette information brute. Ils viennent marcher sur les plates-bandes de cette presse écrite, alors qu’il y a peu il y avait une barrière de protection naturelle de cette espace, car pour être un vecteur d’information, il faut d’abord avoir un canal. Il y a pléthore de canaux bons marchés.
Où va ma Presse?
Il y’a aussi un temps d’adaptation nécessaire à ces nouvelles technologies, pour à la fois inventer le modèle économique adéquat et transformer le potentiel des possibilités en production effective. Que peut-on faire avec internet ? et surtout, qu’est ce qui est utile et qu’est ce qui ne l’est pas ? Rue89 et Arrêt sur Image tentent de trouver une nouvelle formule pour conjuguer le journalisme au temps du web. Libé aussi avec Ecrans, LeMonde avec lepost, et les deux hébergent des blogs. Ça tâtonne mais ça viendra.
Il y a un problème de formation aussi. Mais ils apprendront à écrire pour le web comme ils ont appris à écrire pour la télé et la radio. (et comme je l'apprends pour les blogs :o)
Rien ne PresseJe pense qu’il y a tout de même un problème dans la réponse apportée aujourd’hui. A quelque rares exceptions, la presse mise sur le mauvais cheval en essayant de battre ses concurrents sur la veille et la diffusion de l’information. Or, c’est un autre métier, qui ne nécessite pas les mêmes compétences et n’a pas la même plus value.
Un journaliste est d’abord un analyste, une personne cultivée, qui sait mettre en perspective, qui sait analyser l’épiphénomène pour l’inscrire dans un contexte, pour lui donner sa dimension « réelle ». C’est aussi un homme ou une femme indigné, qui n’a pas la même tonalité qu’une dépêche afp. Il vend de la matière grise. Il vend une information qu’il a triturée, malaxée, essorée, mixée, pour la faire parler et finalement, c’est ça que l’on achète, c’est ça que l’on paie.