On regrettera certains marmitons éliminés par le jury. Eric Besson, par exemple, qui quitte son emblématique cuisine de l'immigration et de l'identité nationale pour se retrouver serveur à la cuisine industrielle et numérique. Tous les cuistots africains qui bossent au noir dans les brasseries parisiennes pleurent son départ.
Et Rama Yade, l'égérie cafrine do feu, qui a déplu au chef, et se retrouve à la rue ? On la regrette vraiment, elle. Au moins, elle énervait le cuistot. Et savait faire un bon rougail bien pimenté.
Jean-Louis Borloo, lui, a claqué la porte de la cuisine. Il ira mitonner sa spécialité, le coq au vin, ailleurs. Alain Juppé, spécialiste de de l'entrecôte à la Bordelaise, rentre en cuisine. Comme clients, il aura surtout des Afghans, et des pirates somaliens, très difficiles quant à la qualité des plats servis en salle. Mais ce grand cuistot, qui a longtemps servi des têtes de veau à Jacques Chirac, sait rester droit dans ses bottes. Et ne bat jamais en retraite devant la difficulté.
Enfin, Marie-Luce Penchard, spécialiste en cuisine antillaise, en accras, columbo, ti'punch, reste dans la brigade. Ses clients ultramarins seront contents. Enfin, surtout les habitués. Les amateurs de rougail saucisses pourront repasser. La cuisine exotique, c'est les Antilles, non ? Pas la Réunion. Didier Robert, lui, qui a testé la viande de kangourou, n'est pas là avec ça. Il a juste mis la table pour son amie Jacqueline, amatrice de banane, de sucre de canne, et de tamarin...
Bon, mais l'important, c'est que le chef étoilé François Fillon reste à la tête de la cuisine. Ses détracteurs parlent de tambouille électorale pour préparer 2012. Encore des mauvaises langues. A propos de langue, on regrettera aussi Frédéric Lefebvre, improbable porte-parole du patron du resto, qui se retouve aux PME, autant dire aux petits restos et aux camions bars.
Au jury de Master chef de décider. A moins qu'on ne préfère "cauchemar en cuisine"...