On en parlait beaucoup il y a quelques mois, ces fameuses bornes numériques placées dans six librairies parisiennes. Retour d'expérience aujourd'hui sur le site du MOtif: "L’ergonomie de la borne et le mode de paiement sont améliorables" estime Didier Berthelemot. Par ailleurs le numérique pour le libraire, ouvre la possibilité de proposer à la vente des readers et autres tablettes de lecture. Mais l’urgence n’est pas là: l’urgence, pour l’instant, est de "capter les clients physiques existants", (dont certains ignorent encore que la librairie a déjà son propre site marchand), d’apprendre à "intégrer ce fameux fichier dans le métier de libraire", enfin "d’en être", autrement dit de "montrer que c’est là une pratique normale, ou destinée à l’être" explique François Milliet. La prestation de la société ePagine comprend d’ailleurs un module de conseil et de formation, de toute évidence très utile aux libraires.
Mais de nombreuses inconnues persistent, notamment eu égard au comportement des lecteurs et des clients. Car coexistent l’indifférence, voire un certain de degré de résistance de nombreux lecteurs au numérique dans le livre, et la tendance lourde d’un consumérisme toujours plus individualiste – qui induit, en l’espèce, que l’on commande ou télécharge de chez soi sans intermédiaire, donc sans libraire. Philippe Touron, Didier Berthelemot et François Milliet en sont bien conscients mais ils savent la nécessité de leur métier, ils savent combien le lecteur a besoin de se repérer dans "le trop plein" et le flot continu des publications, et ils savent les limites du tout-virtuel: "au moment où la société se dématérialise de plus en plus, les gens sont d’autant plus prêts à payer pour du réel. " On aura toujours besoin d’un (bon) libraire." Le billet complet est ici.