La première tient à la prochaine échéance électorale. Nous sommes à 16/17 mois des prochaines présidentielles. Il aurait été utopique d’imaginer de nouveaux ministres capables de poursuivre les dossiers de leurs prédécesseurs dans un laps de temps aussi court. La deuxième tient dans l’action même de François Fillon. Les principales réformes engagées par le Gouvernement sont soit sur le point d’aboutir, soient votées. Il aurait été malvenu pour le Président de ne pas renommer son premier Ministre, fidèle éxécuteur des ordres et directives reçues. Celui-ci ne pouvait donc proposer qu’une continuité des actions entreprises avec à la tête des Ministères concernés, les mêmes hommes.
Voilà pour les deux principales raisons de ce changement qui n’en est pas un.
Maintenant, que la Gauche considère que le Président Sarkozy se moque des Français est autre chose. La Gauche décrédibilisée depuis plusieurs années -depuis François Mitterrand diraient certains- ne cesse de s’apitoyer sur son sort et n’a fait jusqu’à présent aucune proposition concrète quant à la gouvernance du Pays. Tiraillée par les affaires internes -c’est moi qui… c’est toi qui… je suis meilleure que toi… Peut-être mais j’ai la légitimité que tu n’as pas… et j’en passe- la Gauche française est à l’image de ceux qui la représentent. Incapable de faire fi des querelles, incapable d’avancer unie et surtout incapable de voir sur le long terme une politique alternative qui soit réellement applicable dans le Monde dans lequel nous vivons. D’autant qu’il serait plus juste de parler d’une Gauche plurielle. Un dicton de bon sens dit: lorsqu’il y en a deux, il y en a toujours un de trop. C’est le cas à Gauche.
Aujourd’hui, seule la Gauche semble s’étonner de ce que le Président veuille resserrer à Droite et prépare les prochaines élections. A 16/17 mois des prochaines Présidentielles, il paraît on ne peut plus normal de s’y préparer et de se mettre en ordre de bataille. Ce que ne sait toujours pas faire la Gauche. Il est bon, à cet instant, de souligner que ceux qui critiquent le Président Sarkozy et lui reprochent de déjà préparer les prochaines présidentielles sont les mêmes qui reprochent également à la Gauche de ne pas le faire.
Le Président Sarkozy s’exprimera à la télévision Mardi pour la métropole, Mercredi matin pour la Calédonie sur TF1, France2 et Canal+. Il expliquera la reconduction de François Fillon, la Politique qu’il souhaite engager quant au G20 qu’il préside depuis Séoul et abordera d’autres thèmes. Il n’y aura certainement pas d’effet de manche. Tout au plus une confirmation de ce que tous les observateurs politiques ont pu voir jusqu’à présent, à savoir qu’il n’a pas été élu pour faire plaisir mais bien pour redonner à la France une position de leader, position qu’elle avait perdue depuis les années 80. Il sera sans aucun doute fait référence au Général de Gaulle et peu importe que cela fasse bondir ou sourire les détracteurs habituels qui viendront dès le lendemain nous donner leur sentiment sur ce qu’il aurait ou non fallu dire.
Le nouveau Gouvernement de François Fillon remet la barre à Droite toute. Il est certain pourtant que l’éviction de certaines têtes du précédent entourage de Fillon est dommageable. Mais lorsqu’il s’agit de faire des choix, il ne peut être question de tergiversations inutiles. D’autant que les Ministres et Secrétaires d’Etat qui ont fait les frais du changement n’ont pas véritablement brillé par leurs idées et/ou leurs propositions. Même si certaines d’entre eux n’ont pas démérité, loin s’en faut.
Une dernière chose à, peut-être, souligner: le choix de rappeler Alain Juppé. Il est de l’ancienne génération et ils sont encore nombreux à exister et à pouvoir peser sur le Pays. Ne pas prendre en compte leurs remarques eut été préjudiciable au Président Sarkozy. Choisir Alain Juppé est loin d’être innocent. L’homme sait la Politique. Et il est peut-être l’un des seuls à pouvoir calmer les ardeurs des Villepinistes. Au-delà de cette nomination, il sera peut-être amusant de le voir désigné premier Ministre en cas de réelection de Nicolas Sarkozy en 2012. mais ce n’est qu’une hypothèse.