Ca fait déjà quelques temps que je suis allée voir Biutiful avec mon amie Ilham, mais je le disais déjà hier, j’ai pas mal traîné ces derniers temps. J’entends déjà Tana hurler mais voilà : Bardem, c’est pas ma came. Je n’aime pas trop le côté gros mec, gros nez, gros cheveux…mais faut reconnaître ce qui est : c’est un acteur extraordinaire, qui le prouve une nouvelle fois dans Biutiful d’Iñárritu pour lequel il a obtenu le prix d’interprétation masculine au dernier Festival de Cannes.
Javier Bardem interprète Uxbal, un homme dont la fin est proche et qui va tenter de mettre ses deux enfants, qu’il élève seul, à l’abri du besoin après son départ. Il vit dans les bas-fonds de Barcelone et pour survivre, exploite des clandestins à qui il trouve des boulots indignes en touchant des commissions au passage.
Ce qui est terrible dans ce film, c’est qu’à chaque fois qu’on pense avoir touché le fond, il descend encore plus bas. Ce que d’ailleurs Marianne fustige : « A chaque catastrophe (dont on pense qu’elle ne peut que conclure le film dans une apogée de douleur) en succède une autre, faisant de Biutiful une surenchère indigeste de pathos grandiloquent. » Les goûts et les couleurs quoi
.Contrairement à cet avis et à ceux qui voyaient dans ce film une surenchère de pathos, j’ai trouvé que ça marchait bien. L’histoire est poignante, bien interprétée. L’ambiance est juste, les personnages aussi. A un détail près : le fait qu’Uxbal soit voyant, ou « sensible aux esprits » comme on dit et qui n’apporte strictement rien. C’était comme si, une fois le scenario bien ficelé, ils avaient voulu en rajouter encore une couche, une petite dernière pour la route. Du coup, de longs moments de film passent sans aucune allusion à son don et les rares qui y figurent n’apportent rien. Dommage, car le film est déjà tellement riche qu’on frise l’indigestion d’émotions.
La bande annonce du film :