Intéressante la position de l’arbitre retiré dans l’affaire Skander Vogt : il mute « d’un commun accord » une directrice de prison impliquée d’un peu trop près, au goût de certains, dans la série de naufrages ayant conduit à la mort d’un détenu à Bochuz.
Et il la mute « à titre provisoire dans l’attente des résultats de l’enquête« . Avec un petit plus pour la route : « Cette solution a pour but d’éviter des atteintes à sa réputation ou à son intégrité morale et qu’elle ne se retrouve en porte-à-faux en cas d’éventuelle inculpation« .
On croit rêver en apprenant pareille manœuvre. Car si l’on applique strictement le principe qui sous-tend cette admirable et nouvelle cacade gouvernementale, cela revient à dire qu’on peut parfaitement être « membre de l’Etat-Major du Service pénitentiaire vaudois et avoir une inculpation sur le dos« , mais que cette situation n’est pas possible quand on est un directeur de prison en exercice. De la hiérarchie subtile des postes …
Il y a un côté jésuite défroqué dans le raisonnement du ministre qui ne manque pas de surprendre. Ou bien la fameuse directrice de piquet de l’enquête a une responsabilité dans la mort de Vogt, et on en tire les conséquences entières, ou elle n’en a pas et on ne la mute pas.
Donner dans la demi-mesure compromis à la libéral-radical vaudoise dans ce genre d’exercice revient à jeter le doute à la fois sur la personne concernée, mais aussi sur les réelles intentions du patron des prisons qui a déjà brillé par ses hésitations navrantes dans cette affaire.
A croire que l’exercice du réel pouvoir lui coupe définitivement le sifflet qu’il avait pourtant très actif lorsqu’il hantait jadis les terrains de football.
Enfin, petite question à un franc : par quel miraculeux hasard cette mutation intervient-elle ce jour ? quelqu’un délivrerait-il des informations à quelqu’un d’autre sans trop tenir compte du secret de l’instruction ? que cache donc le subtil timing de cette annonce ?
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