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Chrono Trigger

Publié le 10 janvier 2008 par Julien Peltier
 
Retour vers le futur
Ah, Chrono Trigger… L’un des tout derniers jeux dits « old school », l’un des derniers RPG sortis sur la mythique Super Nintendo. Ce jeu, qui date de 1995, est sorti seulement au Japon et aux Etats-Unis à l’époque, et il aura ainsi fallu une version importée pour pouvoir goûter aux joies de Chrono Trigger. Pour l’un des derniers jeux de l’ère Super Nintendo, Squaresoft a mis le paquet concernant ce projet. Ainsi, un joli quatuor a été placé sur le développement de Chrono Trigger. Hironobu Sakaguchi le producteur, Akira Toriyama en tant que character-designer, à l’époque ultra-célèbre avec les Dragon Ball mais aussi avec les Dragon Quest, et la paire Yasunori Mitsuda - Nobuo Uematsu pour composer les musiques. Avec un staff mené par ces hommes-là, on pouvait faire confiance à Squaresoft pour mener à bien ce projet.
C’est le matin, votre mère vient vous réveiller. En effet, votre amie Lucca vous attend pour une démonstration de sa dernière invention. Et oui, la fête du millénaire du royaume de Guardia a commencé. Sur la route qui vous mène vers le stand de démonstration, vous vous heurtez à une jeune fille au doux nom de Marle, qui cherchera à vous suivre afin de vous excuser. Une fois arrivé, vous vous désignez pour tester l’invention de Lucca : une machine à téléporter les gens d’un point à un autre ! Cela se passe bien pour vous, mais lorsque Marle essaie à son tour la machine, son pendentif réagit étrangement : le téléporteur se dérègle et la jeune fille se retrouve téléportée… 400 ans plus tôt ! Il faut donc à tout prix la retrouver…
Avec un début de scénario pareil, on se retrouve très vite plongé dans l’ambiance, l’atmosphère du jeu. On vous emmène dans le même monde, mais à diverses époques : l’ère des dinosaures, l’ère médiéval, l’ère robotique… etc. Le voyage à travers le temps, thème pas très original à première vue, mais traité très efficacement dans ce jeu. Les actions que vous aurez entreprises dans une ère se répercuteront évidemment sur les ères postérieures à celle-ci. Et c’est donc dans un souci de modifier les évènements postérieurs à votre avantage (ou pas, d’ailleurs) que vous avancerez au cours de votre aventure.

la scène du procès, un moment cultissime du jeu.
Au niveau technique, on tape dans l’excellence (pour une console 16-bits comme la Super Nintendo). Pour l’époque, on a eu droit à une animation des personnages soignée, et des graphismes 2D très réussis. Le charisme de nos protagonistes a aussi été très travaillé, ce qui a donné des personnages avec leurs traits caractéristiques bien à eux, et ainsi leurs comportements dans le jeu viennent tout naturellement (Frog qui parle en vieux gallois, Robo qui fait des analyses tel un bon vieux ordinateur… etc). Alors oui je vais peut-être passer pour un vieux nostalgique, mais tout cela a su créer une ambiance enchanteresse très prenante. Et si on ajoute des musiques qui accentue le ton enchanteur du jeu, on se laisse très vite emmener et entraîner dans cette atmosphère unique (aaaah je me rappelle, une fois j’étais resté une demie-heure à rien faire dans la World Map de la période du Moyen-Âge tellement j’adorais la musique…). Ecoutez la musique d’introduction du jeu qui met très rapidement dans le bain, le thème de « The Brink of Time » tout aussi mystérieux que sublime, ou encore le thème de la forêt qui colle parfaitement aux décors pour lesquels il est employé, et vous comprendrez alors que Chrono Trigger possède l’une des OST les plus réussies dans l’Histoire des jeux vidéo, et ce aujourd’hui encore.

l'attaque en croix, une combinaison à 2 qui inflige des dégâts honnêtes.
En ce qui concerne le gameplay, commençons tout d’abord par l’essentiel : le système de combat. Les programmeurs ont choisi de conserver ce qui était à la mode à l’époque grâce aux Final Fantasy, le système ATB avec les jauges qui se remplissent au fur et à mesure que le temps passe, et une fois la jauge d’un personnage remplie, celui-ci peut effectuer une action : attaque, technique et objet. Jusque là, rien de bien transcendant, c’est du classique. Mais la petite touche qui fait que Chrono Trigger est un jeu à part est la possibilité de combinaisons entre les 3 personnages qui sont au combat : ce sont les « techniques duo » (si on fait une combinaison à 2 personnages) et les « techniques trio » (si on utilise les 3 personnages). Pour ce faire, il faut que les personnages se soient appropriés au préalable les techniques solos requises, techniques qui s’apprennent en accumulant des « Tech Points » gagnés à chaque fin de combat. Par exemple, il faut que Marle ait appris la technique « Aura » (sort de guérison bénéfique à un seul personnage) et le héros la technique « Cyclone » (technique d’attaque qui touche un ennemi ainsi que la zone autour de celui-ci) pour qu’ensemble ils puissent réaliser la technique duo « Aura Whirl » (technique qui soigne tous les personnages alliés). Et en application, rien de plus simple : les barres ATB des personnages concernés par la technique souhaitée doivent être remplies, et ensuite on a accès à la technique combinée dans la sélection des techniques. Et bien entendu, plus vous avancerez dans le jeu, et plus les techniques combinées que vous aurez apprises seront foudroyantes. Mais ces combinaisons à 2 ou 3 personnages confèrent tout de même des choix tactiques à faire. En effet, une combinaison à 3 peut occasionner d’énormes dégâts, mais en retour aucun de vos personnages ne pourra agir durant un tour entier, ce qui peut vous mettre en danger si vos personnages ont un niveau de vie bas. Des choix d’autant plus vitaux que la difficulté du jeu a été subtilement dosée, ce qui donne des boss assez coriaces qui ne vous laisseront aucun répit.
Sinon, concernant les autres éléments du gameplay, rien de bien original. Les ennemis apparaissent tout de même à l’écran pendant les phases d’exploration, les combats aléatoires disparaissent donc, un point toujours appréciable si on veut éviter les ennemis faiblards (ou si on se sent faiblard soi-même, ça peut arriver…). Les objets consommables ou à équiper tapent dans le classique : chaque personnage a droit à une arme (bien distincte entre chacun des membres de votre escouade, comme d’habitude), un casque, une armure et un accessoire. On pourra aussi avoir droit à des mini-jeux au cours de l’aventure : la course de motos (avec vue en mode 7), le concours d’avalage de soda (en gros, il faut mitrailler sa manette pour gagner) sont les plus intéressants. Point amusant au niveau de l’argent : dans toutes les ères du jeu on gagne des G (c’est le nom de la monnaie dans Chrono Trigger) en vainquant des monstres, que l’on peut utiliser pour acheter des objets. Jusque là, rien de plus normal. Mais dans l’ère des dinosaures, pour pouvoir acquérir les armures et les armes des marchands, il faudra procéder au troc, avec des objets tels que des cornes ou des griffes récupérés aussi à la fin de chaque combat qui a lieu dans cette période-ci uniquement.

un sort de glace avec le héros qui tranche juste après.
Il existe aussi sur la fin du jeu diverses quêtes annexes, très intéressantes si on veut améliorer le niveau de ses personnages. Elles permettent aussi de compléter un tantinet la trame scénaristique. Mais surtout, les quêtes annexes permettent l’accès à l’une des meilleures fins parmi les différents et nombreux épilogues que comporte ce jeu. D’ailleurs, une autre des particularités de Chrono Trigger est que vous pourrez avoir accès au boss de fin sans avoir l’obligation de poursuivre le scénario « normal » du jeu (mais dans ce cas, je vous conseille d’accrocher votre ceinture si vous voulez le vaincre alors que vous aurez un niveau assez faible…).

raaaah, si vous saviez... :')
Chrono Trigger est donc un RPG que tout amateur du genre se doit d’avoir fini au moins une fois dans sa vie. L’essayer, c’est l’adopter, comme dirait un vieil adage. Certes aujourd’hui on a droit à des jeux qui peuvent en mettre plein les mirettes, mais je peux vous garantir que vous tomberez très rapidement sous le charme de Chrono Trigger grâce à une atmosphère vraiment unique, indescriptible. Il faut vraiment y toucher pour réellement comprendre. A signaler, une version refaite du jeu est sortie sur Playstation en 1999, avec principalement quelques cinématiques de type « anime » réalisées par le même staff de l’époque (on remarque encore plus dans ces cinématiques la patte de Toriyama dans les dessins). A noter aussi, l’album « Brink of Time » à mettre à l’actif de Yasunori Mitsuda, reprenant les thèmes les plus marquants du jeu, mais sous une lumière différente. On a ainsi droit au morceau d’introduction en acid-jazz, au thème de la forêt à la guitare genre Santana etc… Un album qui peut laisser sceptique les gros puristes de jeux vidéo, mais absolument délicieux pour les autres. Pour finir, Chrono Cross sorti en 1999 aussi sur Playstation n’est pas une suite à Chrono Trigger, mais on ne peut pas dire non plus qu’ils n’ont aucun rapport puisqu’il y a tout de même quelques éléments communs. Ce n’est pas une suite, mais ce n’est pas non plus un jeu totalement étranger. Foncez sur Chrono Trigger, et vous ne le regretterez pas !
Grabouh
Genre : RPG
Devellopeurs : Squaresoft
Support : super nintendo
Année de sortie : 1995

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