Il est des lieux où souffle l’esprit…

Un  complément à la note d‘André de fin septembre…

Pour ceux d’entre vous qui n’ont jamais lu « la Colline Inspirée »… ces quelques mots en sont le début. Maurice Barrès écrivain et homme politique était né à Charmes et avait donc grandi en ayant en arrière plan si je puis m’exprimer ainsi la colline de Sion. Une colline visible de loin et qui sert d’ailleurs de point géodésique d’importance, relevé par l’IGN depuis de nombreuses années (il vous sera facile de trouver ce repère juste à côté du monument à Maurice Barrès).

Bref, hier, il ne soufflait pas que l’esprit là-haut!

Le vent était de la partie, les feuilles s’étaient envolées et la superbe luminosité qui régnait m’a poussée à aller y faire un saut.

« Un saut de Pucelle », rien à voir avec notre Jehanne nationale, même si Domrémy n’est pas si loin que cela à vol d’oiseau. Une légende veut qu’un triste sire ait eu des vues sur une demoiselle de Vaudémont, qu’il la poursuivit alors qu’elle revenait de faire ses prières à Sion (la basilique et le village de Vaudémont sont aux deux extrémités de la colline) et qu’elle garda sa virginité grâce à la Vierge de Sion qui aveugla l’horrible soudard et le précipita du haut d’une falaise abrupte, appelée depuis « saut de la Pucelle ». On dit même qu’un des rochers en bas garde toujours les traces des sabots du cheval… Car n’oublions pas que Vaudémont fut une place forte d’importance, dirigée par une des familles les plus puissantes de Lorraine, avant d’être quasi totalement détruite en 1639 (le comté de Vaudémont fut intégré dans le duché de Lorraine).

Je pensais me retrouver au milieu des passionnés d’oiseaux migrateurs qui ont planté au Monument Barrès  leur base de comptage entre le 15 août et le 15 novembre, mais je suis arrivée trop tard. Ce sera pour l’an prochain …

Grâce au CG 54 et sa scénographie très sympa autour du village de Sion, je suis finalement partie comme dans mon enfance à la recherche des étoiles de Sion… des étoiles qui sont en fait des vertèbres de petits animaux marins nommés crinoïdes.

J’ai beaucoup aimé la représentation de la région du Saintois il y a quelques millions d’années, sous les eaux !

Comment partir de Sion sans vous rappeler qu’ici même, 30 000 Lorrains vinrent en 1873 sous une pluie battante exprimer leur attachement à une Lorraine entière, en apposant cette plaque : « Ce n’est pas pour toujours – Ce n’ame po tojo », puis fut ajouté en 1920 l’inscription « Ce n’était pas pour toujours – Ce n’ato me po tojo », en 1945 général de Lattre de Tassigny entouré par 80 000 personnes  plaça sur l’autel une nouvelle croix de marbre portant l’nscription « Et maintenant unis pour toujours Astour hinc po tojo« … enfin en 1973, des Allemands vinrent poser une plaque au-dessus de celle-ci indiquant en français : « réconciliation ».

À noter enfin une particularité que la Lorraine partage avec le canton suisse du Valais : la commune s’appelle officiellement Sion-Saxon, le village de Saxon étant en contrebas… et dans le Valais se trouvent deux communes appelées Sion et Saxon. Une origine lorraine ? Qu’en pensez-vous ? Les Lorrains se battirent avec les Suisses contre les Bourguignons et je ne serais pas étonnée que certains soient restés ! Même si Sion et Saxon sont deux noms bien répandus…