Cette formulation: "On change les mêmes et on recommence !" traduit assez bien ce remaniement. Et j'ajouterais " ...en pire".
A en croire les médias, depuis huit mois qu'on annonce la naissance de cette nouvelle équipe de messies, normal qu'on finisse par prier à genoux ce remaniement. Nous l'espérions. Nous nous n'en pouvions même plus d'attendre tant nous en avions besoin. Depuis hier soir, c'est fait...
Grâce aux vases communicants Elysée-médias - à l'instar de la
choucroute et de la potée auvergnate, le remaniement ministériel est
synonyme de changement de politique... Cherchez pas, c'est un "acquis médiatique", donc "culturel" on vous dit !!!
Ne cherchons nulle part une quelconque trace d'amélioration, ni en
économie, ni en terme d'emploi, ni ... en rien ! Tous les chiffres sont dans
le rouge vif.
Et que nous propose-t-elle cette nouvelle mouture sarkozienne? Tout d'abord un nombre diminué de co-navigateurs à vue: 30 au lieu de 37. Inutile d'épiloguer dans le détail sur cette redistribution des portefeuilles.
A noter toutefois la particularité alsacienne: la disparition de la tour de contrôle d'extrême-droite centre-gauche JM Bockel des écrans radars présidentiels et l'apparition de Philippe Riechert, seul UMPiste rescapé au firmament des régions françaises. Pour le reste, je serais assez tenté de dire que rien ne changera au pays du pire du pire mais je n'en suis pas moi-même convaincu. Loin s'en faut d'ailleurs.
D'une, qui dit "nouveau gouvernement" dit "nouveau budget". Une centaine de milliard d'€s au bas mot ai-je cru lire... Dont une bonne partie sert à "financer" l'achat du beaugrosnaviontoutneuf du chef d'escadrille. Pour celles et ceux qui cherchaient une coïncidence des dates, voilà qui est fait.
De deux, ce "new dream team worker" annonce après l'ouverture au centre et centre gauche de début de quinquennat, l'ouverture de la chasse à tout ce qui n'est pas Bleu Roi. On tire à vue sur tout ce qui est à poil Centriste et à plume Socialiste ... Mais, comme toute bonne règle s'accompagne toujours d'une exception au moins, "on" a gardé Besson et repêché quelques centristes cons-vaincus pour faire sale gueule bonne figure.
Pour le reste, la météo annonce très gros temps. Car enfin, si le sous-marin chasse aux ballasts, c'est pas pour rien non plus.
S'inspirant des techniques de TOTAL et d'AREVA, MineurDeFond 1er ne manquera pas de creuser les fonds abyssaux de la dette publique et d'extraire tout ce qu'il pourra de richesses dans le temps imparti qui lui reste... La Chine l'exige.
Il reste deux ans avant l'avènement du/de la prochain/e Roi/Reine de France et vu que l'actuel, même s'il n'en finit pas de se prendre du plomb mauvaise opinion dans les deux ailes - ce qui ne l'empêche nullement de continuer à voler, ce diable-là sait probablement qu'il ne ressurgira plus de la prochaine boite à urne. Quoique...
Que se passe-t-il dans le-s camps d'en face? Côté Centre, les oranges désormais lyophilisés commencent à spéculer sur le "plan" Borloo pour se regonfler de jus quand l'homme en est encore à faire ses cartons...
A Gauche, le PS est toujours aussi coincé mû entre anti-sarkozisme primaire et "Égalité irRéelle"...
Le PC est toujours aussi omni-absent, en attente d'un don vital de vitalité...
Le NPA se satisfait des 7% d'intentions de vote...
Et le Parti de Gauche? Lui m'interpelle... J'avoue sans fausse honte apprécier l'homme de lettre et le philosophe. C'est donc tout naturellement que je m'inquiète de le voir ces derniers temps se soucier plus des ventes de son dernier livre et de sa performance sur le canapé Druckerien...
Vu le contexte, la bande à BNP-Pariba/Medef/Total-Areva a pas trop de souci à se faire. Tout le monde s'applique à fourbir son épée démocratique en bois pendant ces deux ans. De part et d'autre de l'abysse financier. D'un côté, on espère encore que l'outil démocratique permettra aux pauvres de continuer à coire qu'on peut "encore" devenir riche tout en travaillant à entretenir sa propre pauvreté...
Et de l'autre, on construit la VI ème, éphémère, celle qui conduira à filer les manettes de la machine à fric française à l'Europe.