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Publié le 15 novembre 2010 par Toulouseweb
FestivalBlagnac accueille Nungesser et Coli.
Quel décor ! C’est dans le cadre du premier Festival aérospatial de l’image et du livre de Blagnac, au centre culturel Odyssud, que Bernard Decré, au retour d’une nouvelle série de recherches dans les archives américaines, a affirmé avoir acquis la certitude et réuni les preuves que l’Oiseau Blanc de Charles Nungesser et François Coli a disparu en mer le 9 mai 1927, non pas dans la Manche mais ŕ hauteur de Saint-Pierre et Miquelon. Ce qui revient ŕ dire que les intrépides aviateurs français ont été les premiers ŕ vaincre l’Atlantique Nord, une victoire néanmoins symbolique dans la mesure oů ils y ont laissé la vie.
Bernard Decré, qui poursuit inlassablement des recherches pour tenter de résoudre une fois pour toutes l’énigme de l’Oiseau Blanc, a révélé ŕ Blagnac disposer de suffisamment d’informations crédibles pour réhabiliter les deux aviateurs. Il se prépare ŕ soumettre les informations qu’il a recueillies en plusieurs années ŕ une commission d’historiens de l’aéronautique, nationale tout d’abord, internationale ensuite. Sans tarder, et pour éviter tout malentendu sur le sens de sa démarche, il a pris contact avec Erik Lindbergh, pour lui expliquer amicalement qu’il ne s’agit en aucun cas de minimiser l’exploit de son grand-pčre. Bernard Decré rappelle d’ailleurs que l’intrépide pilote américain s’est inquiété du sort de Nungesser et Coli aussitôt aprčs son atterrissage historique au Bourget.
Les pičces ŕ conviction découvertes récemment sont troublantes. Ainsi, un télégramme daté du 18 aoűt 1927 indique qu’un bateau des Coast Guard a trouvé un morceau d’épave d’avion d’une quinzaine de mčtres de longueur attaché ŕ une autre pičce similaire (L’Oiseau Blanc était un biplan). Le texte suggčre qu’il pourrait s’agir d’un élément du Ťwhite birdť français disparu corps et âmes quelques semaines plus tôt. D’autres informations concordantes ont été trouvées dans les archives américaines conservées ŕ Washington et, côté français, ŕ Aix-en-Provence, dans celles des anciennes colonies. S’y ajoutent de précieux témoignages oraux.
ŤOn trouve plus facilement des informations dans les archives qu’au fond de l’eauť, note Bernard Decré. D’autant que les seuls éléments de l’avion susceptibles d’ętre retrouvés sont le moteur et l’hélice. A l’époque, l’événement s’est produit dans un contexte ingrat, sinon hostile. Ainsi, en pleine prohibition, l’avion venu de la lointaine France aurait pu ętre pris pour celui de contrebandiers, d’autant que les conditions météorologiques étaient exécrables. Et, pour tout compliquer, ŕ ce moment-lŕ, les relations entre la France et les Etats-Unis n’étaient pas précisément au beau fixe.
Apparemment, l’épilogue est proche. Un heureux hasard de calendrier a permis au Festival de Blagnac de bénéficier de cette annonce inattendue. On imagine facilement la satisfaction de Bernard Keller, maire trčs aéronautique de la ville, et, plus encore, celle de Catherine Gay, organisatrice de la manifestation. Laquelle, largement perfectible, axée sur les livres et les films, devra patienter trois ans au moins pour s’installer dans sa structure définitive, ŕ savoir le futur musée Aéroscopia. A ce moment-lŕ, une sérieuse lacune sera comblée, Blagnac, capitale aérospatiale franco-européenne, étant enfin dotée de la vitrine qui lui faisait cruellement défaut. Dans les couloirs du centre culturel Odyssud, Jean Pinet, ancien pilote d’essais (notamment de Concorde), créateur d’Airbus Training et ancien président de l’Académie de l’air et de l’espace, nous a rappelé qu’il a lancé l’idée du musée …il y a vingt-trois ans. Heureusement, quelques-unes des plus belles pičces destinées ŕ Aéroscopia sont précieusement (et patiemment) conservées par l’association Héritage, soutenue par Airbus.
Dans le cadre du Festival, Philippe Jarry, ancien responsable des projets futurs de l’avionneur européen, a eu l’occasion de rappeler qu’en 40 ans, les parts de marché de l’industriel sont passées de zéro ŕ plus de 50%. Aboutissement symbolique de cette reconquęte, le trčs beau Museum of Flight de Seattle aura bientôt son équivalent ŕ Toulouse-Blagnac. La vraie parité.
Pierre Sparaco - AeroMorning

Notre illustration : Bernard Keller, maire de Blagnac et Catherine Gay, présidente du comité organisateur du Festival aérospatial de l’image et du livre (photo Daniel Faget).

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