La quatrième de couverture est un peu décourageante en ce qu’elle ne dépareillerait pas dans une bibliothèque de Harlequins, sauf que la promesse est manifestement moins sentimentalo-érotique et que l’action se tient dans une région glamour s’il en est : le Cotentin (à côté de Cherbourg pour ceux qui ne situeraient pas). Mais comme je ne suis pas du genre à avoir des préjugés (!) et que je suis peut-être un poil influencée par l’avalanche de bonnes critiques, j’y vais quand même. Et j’ai eu bien raison.
Les Déferlantes racontent un moment de l’histoire d’une femme pour qui l’exil dans ce morceau de bout du monde ressemble fort à une fuite en avant. Après la perte de l’homme qu’elle avait mis si longtemps à trouver, elle n’y croit plus. Mais, dans la beauté violente et aiguisée de cet endroit qui ne triche pas, elle va peu à peu réapprendre à donner et à recevoir. Autour d’elle gravitent des personnages façonnés par le climat, rudes et secrets, impénétrables et attachants, pour qui le silence est religion. Et il y a Lambert, revenu au pays après quarante ans d’absence et qui, comme elle, porte un fardeau trop lourd pour lui. Et doucement, ces deux là vont s’apprivoiser.
Histoire d’amour, histoire de secrets familiaux trop longtemps tus, histoire de gens blessés, Les Déferlantes fascinent par la justesse de l’écriture qui, sans concessions, dresse une galerie portraits pudiques et éprouvés dans une atmosphère étouffante, dont la pesanteur n’a d’égal que la hauteur des vagues qui viennent s’écraser sur les plages de La Hague.