« Il n’y a pas vraiment d’information à la télévision, il n’y a que la télévision. Un évènement ne devient nouvelle que parce que la télévision s’en empare. » Ce qu’écrivait Jacques Ellul dans Le bluff technologique en 1988 est toujours d’actualité si j’en crois le rappeur Abd al-Malik invité du Fou du Roi de Stephen Bern sur France Inter ce lundi matin 8 novembre puisqu’il dit – avec ses mots – que dans les cités, si on voit quelque chose à la télé on en déduit que c’est vrai.
Mardi et mercredi, comme chaque jour ou presque entre 19h et 20h30 je picore dans les programmes de ARTE, France5 et Canal+, zappant d’une chaîne à l’autre, du Petit Journal et les Guignols de l’info, à C à vous ou bien un documentaire, souvent déjà vu mais plaisant sur les trains du monde ou autre. Après, je n’ai pas réussi à m’intéresser aux programmes proposés. Ecran noir, je suis passé à d’autres activités.
Jeudi je m’installe confortablement devant France5 pour La grande librairie. Ces émissions littéraires à la télévision peuvent être injustes, car l’intérêt qu’on y porte tient plus à la personnalité des écrivains invités ou au talent du présentateur pour les mettre en valeur qu’à la qualité intrinsèque de leurs bouquins. Un bon écrivain n’est pas obligatoirement doué pour nous parler de son œuvre et inversement. Heureusement, François Busnel sait y faire, son émission est toujours vivante et donne envie de lire, comme ce soir avec ses invités Michel Quint (Avec des mains cruelles), Blandine Le Callet (La ballade de Lila K) et Simonetta Greggio (Dolce Vita 1959-1979) une italienne avec laquelle le courant semblait particulièrement bien passer ! M’a-t-il semblé. Enfin, invité filmé aux Etats-Unis, James Salter dont l’interview m’a poussé à noter son nom dans mon fameux petit carnet noir « des livres à lire ».
Vendredi sur France2 un polar de Josée Dayan Un lieu incertain avec une pléiade de bons acteurs, Jean-Hugues Anglade, Jacques Spiesser, Charlotte Rampling et Pascal Greggory. C’est d’ailleurs cette brochette alléchante qui m’a attiré car il s’agissait une fois encore d’une adaptation d’un bouquin de Fred Vargas et j’ai déjà dit ici ce que je pensais de l’œuvre de cet écrivain. Ce soir encore je pourrais faire les mêmes critiques, le thème était intéressant, une chasse aux vampires commencée il y a bien longtemps et qui s’achève de nos jours. Je suis assez amateur de ce genre d’histoires mais il faut que le scénario et la réalisation soient parfaits sinon on tombe dans le ridicule. Ce soir nous étions au milieu du gué, une situation embarrassante donc.
Samedi après-midi, j’allume mon poste juste à temps pour suivre le match de rugby France/Fidji. Les conditions météo, trombes d’eau sur Nantes, n’étaient pas idéales mais notre XV a su s’en débrouiller pour nous sortir un match exemplaire. J’attendais des Fidgiens pas manchots mais la défense de nos Bleus associée à la pluie a limité les ambitions de ces pingouins et la France s’impose assez facilement. J’attends la suite avec impatience, Argentine et Australie, pour cette tournée d’automne qui sert à resserrer les boulons avant le Tournoi en janvier.
Après nous avoir tenus en haleine pendant plusieurs semaines dans l’attente d’un nouveau gouvernement, les télés et radios ont exulté ce week-end quand Fillon a filé sa dém’ à Sarkozy qui l’a acceptée avant de renommer le même Premier ministre. A partir de là, les journalistes faisant le pied de grue devant l’Elysée et ceux en studio n’en purent plus de propos tentant de vouloir nous passionner pour ce qu’ils estimaient un suspense insoutenable, qui serait ministre de ceci ou cela, qui quitterait le navire, qui embarquerait dans cette nouvelle arche. Ils avaient beau faire, le jeu des acteurs et le scénario m’ont semblé trop faibles pour que je suive le film jusqu’à son épilogue. Je lirai dans la presse du jour le résumé du synopsis, ça sera bien suffisant.