un festival d’histoire en toute indépendance

Publié le 14 novembre 2010 par Bordeaux7
Nul ne sait si le gouvernement remanié fera l’objet d’un film projeté à Pessac. La télévision est en tout cas frileuse face à des reportages sur des politiciens en place. Et même sur un sujet passé, qui sera largement évoqué lors de la 21ème édition du festival international du film d’histoire de Pessac qui démarre ce soir : la fin des colonies et surtout la guerre d’Algérie. «On a pris un peu d’avance sur l’anniversaire des accords d’Evian (ndlr : 1962, synonyme de la fin de la guerre). C’est elle qui laisse le plus de blessures. A l’époque, les producteurs ne se risquaient pas dans l’aventure car la censure dominait. Aujourd’hui, la télévision reste consensuelle et timide alors qu’il est encore temps d’interroger les témoins de cette guerre. », rugit Pierre-Henri Deleau. Le délégué général de la manifestation pense notamment au documentaire «Histoire des services secrets français» en compétition cette année. Il parle en expert puisque c’est lui qui a assuré la sélection en matière de documentaires en compétition. Tout comme la sélection de 86 films sur la fin des colonies qui balaie autant les guerres d’indépendances africaines qu’américaines, indonésiennes ou asiatiques.

Visée pédagogique

«Il s’agit de tirer les leçons du colonialisme ou des dictatures établies par la suite. La plupart traite également d’une vision d’un monde nouveau qui naît souvent dans la douleur. Les documentaires d’histoire constituent la meilleure pédagogie car les réalisateurs effectuent un travail d’historien pour donner un regard complet sur le passé», souligne celui qui a également créé le FIPA à Biarritz. A Pessac, 3 films seront dévoilés en avant-première et en exclusivité française alors que le rendez-vous sera agrémenté de trois expositions et rythmé par près de 40 débats, rencontres et même une foire aux bouquinistes. «On va fonder un prix du livre d’histoire du cinéma car les livres se vendent de moins en moins bien sauf ceux de Marylin Monroe», poursuit l’organisateur. La thématique devrait en tout cas à nouveau susciter la polémique, comme on l’a vu à la sortie du long-métrage «Hors-la loi» de Rachid Bouchareb. «Il faut montrer toutes les facettes de l’indépendance. Le monde n’est ni tout noir ni tout blanc. Un festival réussi c’est quand les spectateurs sortent enrichis, qu’émergent des troubles, des discussions et que des questions sont soulevées». Verdict dimanche à l’issue de la manifestation. CC
Ouverture ce soir à 18h au Jean Eustache et jusqu’au 21. Programmation complète et tarifs sur www. www.cinema-histoire-pessac.com’é