Le fusible fonctionne à plein pour le Premier Ministre

Publié le 15 novembre 2010 par Lheretique

Et nous voilà avec Fillon II. Qu'est-ce que j'aurais rigolé, à certains égards, avec Nicolas Sarkozy comme président. Historique dans la Vème République, le Président sert de fusible au Premier Ministre ; et puis c'est du fusible de qualité, en plus. Non seulement il a été contrainte de reprendre Fillon, le Sarko, mais en plus, son premier ministre en sort renforcé au point d'acquérir désormais une crédibilité comme candidat de la droite en 2012, puisqu'il pourrait, selon un sondage récent, battre Martine Aubry au second tour de l'élection présidentielle.

Au centre rallié, le mauvais Gainsbourg l'a mauvaise : il s'est vu trop haut et trop vite et s'est fait souffler la place de Premier Ministre qu'il convoitait. Pauvre Borloo. Le voilà sur le carreau. Eh, les amis centristes, feriez-bien d'écouter ce que vous suggère Marielle...

Judas pourrait bien commencer à y songer le matin, en se rasant. Toutefois, l'un froid et réaliste, l'autre animal politique, savent qu'un conflit serait dévastateur pour l'un et pour l'autre. Mais si Nicolas Sarkozy avait l'intelligence tactique de préparer la transition en sacrifiant son ambition personnelle, la droite pourrait être en mesure de récupérer la mise en 2012 en raison des profondes contradictions qui secouent le Parti Socialiste.

Je n'ai pas grand chose à dire de ce remaniement, à l'exception de la nomination de Michel Mercier comme Garde des Sceaux. Je l'avais appelée de mes voeux dans mon gouvernement favori par défaut . Je vais suivre avec intérêt le personnage et voir, désormais, ce qu'il est vraiment capable de faire. Étant donné l'état de notre justice, il a du travail, beaucoup de travail devant lui.

Je ne sais pas, néanmoins, s'il faut se réjouir, en définitive : Michel Mercier a certainement oeuvré pour convaincre plusieurs de ses amis sénateurs centristes de laisser passer l'inique réforme des collectivités territoriales au Sénat. Jacqueline Gourault pour le MoDem a bien montré à quel point cette réforme était malhonnête et injuste. Est-ce à dire, alors, comme je le soupçonne, que cette nomination est le prix d'un reniement ? J'en ai bien la crainte.