L’édition 2009 avait été critiquée pour des motifs qui ne me reviennent pas mais qui, en leur temps, avaient suffi à détourner mon intérêt. J’abhorre les jugements à l’emporte-pièce. Vérifier ses sources in situ est une règle d’or. J’y suis donc allée. L’ambiance franchement agréable a conjuré les grisailles de la Toussaint. Le mérite est-il affaire d’atmosphère, de personnes, de produits ? Sans doute tout cela à la fois.
J’entends les protestations, s’appuyant sur l’aspect marketing du salon. Mais ils sont tous commerciaux, plus ou moins. Celui-ci est convivial, intelligent et de taille humaine. Distribuons les bons points :
A ces grands noms qui ont été physiquement présents, et accessibles, n’éludant pas les questions des néophytes, soit à l’issue des démonstrations (comme Christophe Michalak du Plaza Athénée & Taïg Khris) soit en dédicace. Honte à ceux qui envoient leur nègre signer à leur place ! (les chefs visés se reconnaitront).
Bon point encore justement pour les exposants qui, la plupart, offrant de vrais morceaux en dégustation. Je connais d’autres salons où on vous découpe un macaron en tant de minuscules portions que ce que vous mettez en bouche n’a plus de goût.
Chez Cémoi c’était le petit ourson guimauve entier, qui fait le succès de la marque depuis déjà 48 ans. Celui-là même que Gwen Rassemusse glisse dans le brownies à l'ourson guimauve et à la fève tonka qu'elle avait amené à l'Atrappe coeurs à la mi-octobre.
Chez Nestlé qui inaugurait en exclusivité Spécial.T, une machine pour faire le thé c’était une pleine tasse, très jolie, en porcelaine fine. L’ infusion est adaptée à chacune des 25 thés d’exception de la gamme. Au degré et à la seconde près. La machine, vendue uniquement sur le web (et sur le salon) est très esthétique et on peut prédire la rupture de stocks avant Noël.
Bon point aux spécialistes, personnalités et amateurs avertis de l’espace Chocosphère (120 places), qui ont animé des conférences-dégustations par les plus éminents.
Mention spéciale encore aux animateurs de Chocoland qui ont initié les enfants de 4 à 10 ans à la réalisation de décors culinaires au cours d’ateliers ludiques, festifs et chocolatés.
Je n’oublie pas les artistes qui ont créé des robes haute facture en chocolat. Tous les modèles étaient exposés et portés par des mannequins qui défilaient chaque jour à 17h00. Tous époustouflants mais j'en retiens malgré tout quatre :
La robe Bikutsi, photographiée sur Victoria Monfort (Animatrice TV et pour la petite histoire, fille de Nelson Montfort), créé par Christophe Roussel et Imane Ayissi.
La silhouette Lady Bird photographiée sur Nubia Esteban (Mannequin, comédienne, DJ) créé par Carole Dichampt pour Bailey's.
Et enfin cette grande robe blanche, dite Criolline, portée par Kewe Mar et créé par François Pralus et Françoise Carré.
J’ai fait quelques découvertes en goutant la version chocolat d’un tiramisu imaginé par Gü, une petite marque anglaise de desserts au chocolat … qui conjugue le savoir-faire d’un chef français avec un chocolat belge de qualité.
J’ai apprécié le velouté du chocolat Côte d’Or dans une boisson chaude obtenue avec une Tassimo.
J’ai retrouvé avec plaisir toutes les variétés Kambly, cette marque suisse qui fait des petits gâteaux comme les « oublis » de ma grand-mère, souvent couronnés par un prix Saveur de l’année. J’ai volontiers cassé une tablette Camille Bloch qui nous rappellent que le chocolat suisse sait être savoureux.
J’ai redécouvert le Baileys, avec modération bien sur, appréciant les combinaisons café-chocolat, surtout glacées.
Quel plaisir aussi de voir combien la gamme des praslines Mazet s’était enrichie. Cette maison de Montargis les fabrique toujours selon la recette imaginée en 1636 par l’officier de bouche du Maréchal Duc de Praslin, le premier à avoir eu l’idée de griller des amandes dans le sucre caramélisé.
Le Salon a résolument pris le tournant du bio et de l'éthique. Il fut aussi l’occasion de distinguer des producteurs, des créateurs, de distribuer des prix. Impossible de rendre compte de tout ce que les 130 000 visiteurs (dont 49% hors région parisienne) ont eu sous les yeux et en bouche. Car ce ne sont pas moins de 85 tonnes de chocolat qui ont transité par le biais de 150 chocolatiers sur 12500 m².
Parmi les 12 lauréats, distingués conjointement par le Club des Croqueurs de Chocolat, L’Express Styles et le Salon du Chocolat j’étais heureuse de trouver Patrick Roger le si talentueux créateur de Sceaux (92330) et Jean Emile Schmitt de Gérardmer (88140).
La patisserie Sadaharu Aoki – 56 Boulevard de Port Royal 75005 PARIS a reçu un Award de l’excellence internationale. On pouvait découvrir des marques japonaises fort créatrices sur le Salon, comme Tokyo Chocolate.
Le prestigieux trophée du concours Charles Proust
J’ai croqué dans nombre de carrés, bouchées et autres gourmandises, partout accueillie avec le sourire. J’ai appris qu’il existait à Paris un musée du chocolat où j’irai bientôt à moins que je ne suive un Circuit Chocolat auparavant. J’ai noué des contacts plus précis avec plusieurs professionnels.
Nous pouvons être fiers que le chocolat soit un secteur où la France demeure exportatrice et une référence internationalement reconnue.
Le Salon du Chocolat lui aussi continue de s’exporter. Après New York, le Japon et même l’Égypte, il élargira son rayonnement en 2011 avec une édition en Espagne et en Italie.
On pourra d’ici là trouver des informations sur le nouveau site internet du Salon du Chocolat : et sa boutique en ligne (ouverture prévue pour les fêtes de fin d’année).
Les photos non siglées A bride abattue proviennent du site du Salon.