Les Red Devils ont réussi à conserver leur invincibilité après avoir été menés de deux buts à Aston Villa, qui méritait sans aucun doute beaucoup mieux que ce petit point du match nul.
Où est notre équipe ? Où est ce club qui empilait les buts à domicile comme à l'extérieur, acculant ses adversaires dans leurs camps et multipliant les occasions dangereuses ? Où est ce rouleau compresseur qui terrorisait les équipes de tout le royaume et de tout le continent ? Hier, Manchester United a été lamentable et ce point obtenu dans le dernier quart d'heure ne cachera rien des carences de plus en plus évidentes de cette équipe qui ne propose aucun jeu depuis des semaines. Les Villans, eux, peuvent s'en vouloir d'avoir laissé filer un avantage plus que mérité de deux buts à 15 minutes de la fin du match.
Dès le départ, on a deviné que la motivation des locaux était bien plus importante que celle des Red Devils. Rater un match collectivement est une chose, mais ce qui inquiète de plus en plus, c'est le manque d'envie, le peu de gnak affichées de match en match. Les occasions en première période furent très rares et les équipes se quittaient dos à dos sans avoir inscrit le moindre but lors de 45 minutes davantage marquées par de nombreuses interventions fautives, rarement sanctionnées par un arbitre bien trop laxiste. Alors que Villa était privé de plusieurs titulaires, United alignait un onze plutôt valable (en théorie) avec Van der Sar dans les buts, Brown, Rio, Vidic et Evra en défense, Nani, Fletcher, Carrick et Park au milieu et le duo Berbatov - Chicharito en attaque. Mais ce sont les Albrighton, Collins, Bannan, Downing, Young ou autres Agbonlahor qui donnaient le tempo et qui allaient mettre le feu à la défense des Reds en seconde période.
Car si Sir Alex n'a visiblement pas trouvé les mots pour que ses hommes se bougent le cul, les joueurs de Gérard Houllier sont remontés sur la pelouse la fleur au fusil. Et après une tête sur la barre transversale de VdS, puis un poteau d'Agbonlahor, Brown provoquait stupidement un penalty qu'Ashley Young se fit un plaisir de convertir pour donner un avantage plus que mérité à ses couleurs. On est alors à la 72ème minute et on se dit alors que, peut-être, ce but aura le mérite de réveiller les rouges. Bien au contraire, il galvanisa Villa qui se pressa de faire le break suite à une contre-attaque partie d'une perte de balle tout à fait honteuse de Macheda (qui venait de remplacer Hernandez, accompagné de Gabriel Obertan, qui prenait lui la place de Berbatov). Downing, intenable sur le flanc gauche de Villa, délivrait un centre parfait pour le non moins présent Albrighton. 2-0 à la 76ème minute. On voit mal comment ces diables apathiques pourraient revenir... Et on se dit que cette fameuse série d'invincibilité va prendre fin. Mais c'est à cet instant que nos joueurs se sont décidés à aller voir ce qu'il se passait du côté de Friedel. Et il ne fallut que 5 minutes à Macheda pour rattraper son erreur en décochant une frappe puissante dans le but de Villa, après avoir été bien isolé par Fletcher (petite semelle en arrière). 2-1 ! Et là, on se dit que l'on va assister à l'un des plus beaux hold-up de ces dernières années... United continue d'attaquer, se procurant plus d'occasion en dix minutes que sur tout le reste du match, et lorsque Vidic égalise d'une bien belle tête au second poteau, sur un centre de Nani (très mauvais hier), on est un peu gêné pour les joueurs de Villa et pour leurs supporters. United revient de loin, de très loin, et limite la casse. On croira même à la victoire mais le destin en avait assez fait ainsi. Un tel point est miraculeux.
Nous sommes donc toujours invaincus. Youpie. Sixième match nul à l'extérieur sur sept déplacements, c'est décidément beaucoup trop peu pour un prétendant au titre. On se dit alors que Chelsea va filer le lendemain et prendre une avance de six points, une marge considérable à même pas la mi championnat. On se dit aussi que les Gunners vont passer devant nous en cas de victoire à Everton. On avait raison, pour Arsenal. Par contre, Chelsea, qui accueillait le Sunderland de Steve Bruce, s'est fait exploser 0-3 (avec un but de notre Danny Welbeck, désigné homme du match). Nous sommes donc bien à la troisième place, mais l'écart avec les blues n'est plus que de trois points. De plus en plus bizarre, cette Premier League.
Mais aussi miraculeux soit-il, ce résultat ne doit en aucun cas cacher les nombreuses faiblesses de ces pâles Red Devils, méconnaissables depuis bien trop longtemps. Seul Vidic est au top, le serbe est un roc derrière et une menace perpétuelle devant. Nani, s'il a ajouté une assist à son compteur, vient de faire deux matches de merde, passant plus de temps à geindre qu'à se rendre utile. Berbatov est muet depuis des semaines. Carrick ne sait faire que des passes en arrière. Fletcher, s'il a encore abattu un travail considérable hier, n'est pas encore le Fletcher qu'on a appris à adorer ces dernières saisons. Evra revient petit à petit mais n'y est pas encore et Brown... Quel blague ! Il est impératif que toute l'équipe se remette en question et retrouve le jeu et les ambitions dignes de ce que nous sommes en droit d'attendre, pour entamer une série de victoires, pour nous rendre le sourire. Dans la cas contraire, la saison risque d'être extrêmement longue.
United : Van der Sar, Brown, Ferdinand, Vidic, Evra, Nani, Fletcher, Carrick, Park (Smalling), Chicharito (Macheda), Berbatov (Obertan).
Pas utilisés : Amos, Fabio, O'Shea, Gibson.