François Fillon est le nouveau premier ministre de la France. Il succède à … Fillon François ! « Tout ça pour
ça », voilà ce que l’on entend en boucle dans tous les médias depuis ce matin. C’est au contraire un véritable événement politique. Nous venons d’assister à la défaite politique du président
de la République. Depuis ce matin, il n’est plus le chef de la majorité politique.
Reprenons : En Mars dernier, après la défaite de l’UMP aux régionales, Nicolas Sarkozy impose un calendrier totalement
fou : Réformer au pas de charge notre système de retraite et remanier au lendemain de la promulgation de la loi. 6 mois d’inertie politique où tous les ministres se savent désormais en
situation précaire. Aucun projet ne peut se monter. Le gouvernement ne tourne plus. Pire, une compétition délétère entre premiers ministrables se met en place. Qui dit compétition dit vainqueur
(Fillon) mais surtout vaincu (Borloo assurément). Des rancœurs sont nées. Dès le début de cette séquence politique, Sarkozy se répand dans la presse pour affirmer haut et fort que sitôt la
réforme des retraites votée (imposée ?), il repeindra le gouvernement du sol au plafond, à commencer par le premier ministre (son collaborateur…). Depuis Septembre, le nom de Borloo est tenu
comme acquis pour Matignon. Sauf que…
Sauf que Nicolas Sarkozy n’est vraiment pas au top de la popularité. Il n’a plus les moyens politiques d’imposer qui il veut
à Matignon. Or, Borloo déplait à la majorité des parlementaires UMP. Ils n’en veulent pas. Ils veulent absolument garder François Fillon, celui qui affirme tranquillement dans la presse que
Nicolas Sarkozy n’a jamais été son mentor. En clair, se démarquer du chef de l’Etat plait aux députés UMP… Depuis ce matin, on le sait, le groupe UMP a eu le dernier mot. Ces 6 mois de
remous ont permis à François Fillon de rester contre la volonté initiale du président. Le récent sondage montrant que seul Fillon à droite est en mesure de l’emporter au 2nd tour de la
présidentielle face à Martine Aubry n’a rien arrangé dans les affaires de Nicolas Sarkozy. L’opinion et l’UMP lui ont imposé son premier ministre. En cela, c’est une défaite du président de la
République et en dit long sur son état politique !!!
Un autre remaniement doit avoir lieu dans quelques heures, celui de l’UMP. Si comme on le dit partout, Jean-François Copé,
cet ennemi politique de Sarkozy, prend les rennes du parti présidentiel, alors la défaite présidentielle se transformera en Waterloo sarkozyste !
Section PS Château-Thierry