Quelques moments dans le quotidien sous le signe des regrets. C'est saisissant de constater, encore, que je fais mon malheur seule en recherchant dans certains instants extérieurs une satisfaction importante, un temps de bonheur et de plaisir... alors quand, par concours de circonstance, le moment ne peut avoir lieu, je suis déçue. Que c'est facile d'être désappointée par ce qui nous entoure quand la charge d'épanouissement que nous lui souhaitions était trop importante. Il faut du temps, une petite pause, une ou deux belles discussions, et ma part de bonheur ne vient plus que de moi.
*source Philippe MERIAS
Cette semaine, ce fut un laguiol pliant laissé sur une table, une cape de pluie achetée et le dernier morceau d'un gâteau au chocolat fait pour une occasion qui n'a pas eu lieu. Un pu'er bu pour retrouver une odeur de pluie, pas forcément de sous-bois mais dans la saveur une impression lointaine de champignons.
Avant ce fut un enfant tombé, plâtré, pour arrêter mes envies... encore avant un rhume, une grippe... ou tout le reste.
Si facile de mettre sur les aléas du quotidien et d'un choix de vie en famille toutes mes déceptions... alors j'ai attendu un peu. Ce sont les couleurs des feuilles du jardin, jaunes/vertes/argent/or/rouges, sur le ciel gris qui m'ont redonner envie de regarder autour pour y voir des accroches de bonne humeur et non de déception. Des musiques de films, des extraits de musique classique... mais aussi des éclats de rire...
Les feuilles sur le ciel... un nuancier qui me laisse à chaque fois stupéfaite. J'ai alors envie de prendre de la matière, des pigments, un couteau et une toile... de la texture, des couches et des couches, des aplats et des pointes de lumière.
Je me surprends à être ambivalente.
Autant j'aime énormément la peinture asiatique avec ses chromies restreintes (voire monochrome), cette encre de chine, ce geste en mouvement, cette dynamique, cette impétuosité qui passe pour une spontanéité de vie quand en fait il s'agit bien d'un acte mûrit, de vie, de sagesse, d'entrainement. J'aime les paysages accidentés, très ancrés dans les éléments. J'aime aussi ces instants de sauts, de vie animalière...
Autant les paysages me donnent envie, surtout en automne ou sous la pluie, de prendre les peintures à l'huile et de remplir la toile de couleurs et de nuances. Les paysages reprenant la texture, la moiteur, la sécheresse mais aussi la poussière, les étincelles de lumières, les trainées d'ombre.... Je ne m'imagine pas photographe quand je vois ces feuilles.... si mal photographiées d'ailleurs (comme celles qui m'avaient si sensibilisées, de nuit, là), je m'imagine peintre... et je rêve de nuanciers....
*source Gustav KLIMT
je rêve de forêts de bouleaux à la KLIMT. Oh ces arbres si marquants de mon enfance.... Est-ce le fait que, petite, ma famille me laissait là dans la journée, à l'ombre de son feuillage, sous ses branches et petites feuilles vert ou d'or, aux premières loges des frôlements et bruissements du vent, qu'il fasse chaud, vente ou... neige. J'aime cette écorce caractéristique, la couleur de ses feuilles.
je rêve des paysages fauves alpins ou maritimes peints par mon grand-père, influencés par GAUGUIN, VLAMINCK ou BRAQUE...
*source Jean DUQUOC
et j'aime les soleils rouges de DUQUOC ou les paysages maritimes de MORLAINE
... en fait, j'aime les paysages colorés, la peinture des arbres et les nuanciers.