Aujourd’hui, je me couvre la tête sous la pluie, de peur d’être en sucre. Les cheveux au vent en toutes saisons, très peu pour moi. Friser le nez sous les gouttes, cacher mes boucles en pagaille sous une capuche, cela me suffit. J’ai laissé derrière moi l’enfance, le printemps qui amène l’herbe sucrée, le temps où je me prenais pour Panpan, le lapin de Bambi. Pourtant, il n’est pas si loin la craquant des œufs de Pâques sous ma langue d’enfant, le goût des glaces pop en carton au bord de la piscine municipale, le rouge brun des mûres arrachées aux buissons piquants, les heures à lire au soleil un caramel collé au palais. Je déconne, je mens, je sais que j’ai oublié d’être vieille. Je ris avec eux, je suis comme eux. Même quand le cœur pleure, surtout quand il pleure. Dans un nougat craquant, dans un réglisse en spirale, dans leurs baisers collants, cachée derrière la maison en biscuit d’Hansel et Gretel, je fuis la pluie, l’hiver, mes détresses.
© Les écrits d'Antigone - 2010
Voici le texte que je souhaitais proposer en participation au concours de Myrtille sur son site Petits Secrets Sucrés mais le formulaire ne semble pas fonctionner pour moi (help Myrtille !!) donc je dépose le petit quelque chose ici. Tant pis.