A 16h40, seule surprise de ce remaniement, Jean-Louis Borloo a annoncé à l'AFP, sans attendre la proclamation sur le perron de l'Elysée, qu'il ne serait pas membre du Gouvernement en cours de composition, aprés que François Fillon a été reconduit aux fonctions de Premier ministre ce dimanche matin. Quelles conséquences ?
Jean-Louis Borloo en effet a annoncé avoir "choisi de ne pas appartenir" au futur gouvernement, ajoutant : "je préfère retrouver ma liberté de proposition et de parole au service de mes valeurs" au premier rang "desquelles je place la cohésion sociale".
Déclaration particulièrement forte et qui laisse supposer que Jean-Louis avait perdu sa liberté de parole ces derniers temps. Cela augure peut être d'une fracture entre centristes et l'UMP et d'une mise en selle de l'homme du Grenelle, pour porter une candidature centriste pour la présidentielle de 2012. Lors des journées d'été du parti radical valoisien à Lyon, les différentes familles du centre s'étaient pour la première fois largement rassemblée autour de celui qui est poussé par les propres cadres de son parti comme Sege Lepeltier à se déclarer candidat à l'élection et à quitter sa vice présidence - assez théorique - à l'UMP.
La réaction de François Bayrou qui vient de trouver un concurrent de poids ou d'Hervé Morin dont la candidature ne fait elle aussi pas mystère seront intéressantes. Il conviendra surtout de regarder si les proches de ces deux candidats pré déclarés seront ou non tentés de rejoindre Jean-Louis Borloo.
Du côté des écologistes, la liberté nouvelle de Jean-Louis Borloo peut aussi avoir des conséquences. Plusieurs personnalités et militants écologistes partis au centre et notamment au Modem pourraient réfléchir à leur positionnement alors que Jean-Louis Borloo apparaît aujourd'hui comme plus le plus à même pour fédérer les centristes. Cela peut aussi avoir une incidence pour l'élargissement du rassemblement des écologises qui a pris une ampleur certaine hier à Lyon.
Côté bilan à la tête du superministère de l'écologie, les articles vont sans doute fleurir dans les journaux sur ce qu'aura ou non apporté Jean-Louis Borloo depuis l'organisation - réussie - du Grenelle de l'environnement. Comme j'ai déjà pu l'écrire, je pense qu'il "a fait le job".
Pour se prononcer sur l'avenir de ce superministère, il convient d'attendre la composition définitive du nouveau Gouvernement et, surtout, de vérifier si l'administration de l'énergie demeure ou non dans le périmètre du ministère.