A l'heure où il s’apprête à remplacer François Fillon au poste de François Fillon afin de permettre à François Fillon de donner un second souffle à l’action de François Fillon, rendons hommage à François Fillon !
Oui, rendons hommage à ce symbole du « Qui va lentement va sûrement et qui va sûrement va longtemps » qui contrairement à l’escargot qu’il semble avoir pris pour modèle, glisse sur les bavures des autres ! Car en ne faisant que suivre doucement celui qui fonçait dans le mur rapidement, François Fillon a certes été obligé de s’écraser plus d’une fois, mais il a évité de s’écraser pour de bon. Il a ainsi pu contourner l’obstacle avec la grâce du taureau qui a compris qu’il était plus amusant d’encorner le torero par derrière plutôt que de foncer dans la cape !
Bien sur, s’il joue pour Nicolas Sarkozy le rôle que joue le réverbère pour l’ivrogne, c’est moins pour l’éclairer que pour lui permettre de se soulager mais il a quand même obligé le Président à ne pas changer de pilote pour prendre son virage ce qui fait que pour passer la vitesse supérieure, la France va garder le même manche. Alors rendons hommage à celui dont on dit : S’il devait décrire la joie de vivre dans le langage des fleurs, il écrirait le mot... rose ! Car morose, François Fillon, l’est. Il a tellement une tête d’enterrement que le jour de sa naissance, la sage femme a présenté ses condoléances à sa mère ! Son visage est associé à la Neurasthénie comme le visage de Régine est associé à la chirurgie esthétique. Il a l’œil vif du merlan qui vient de passer huit jours sur l’étalage du poissonnier et qui envie la baudroie congelée tout de suite après la pêche, ce qui lui permet d’avoir toujours la queue raide.
Quand Nicolas Sarkozy s’est réduit à prendre François Fillon pour la fin du quinquennat, il a du avoir le même sentiment que le malade qui appelle le croque mort à la place du médecin : Plutôt que de chercher celui qui vous permettra de prendre un second souffle, on mise sur celui qui vous aidera à rendre le dernier. Car François Fillon qui t’annonce une bonne nouvelle c’est aussi déprimant que Patrick Sébastien qui chante un requiem et, à l’heure ou toute la France déprime, le nommer Premier ministre, c’est comme injecter à un enfant haïtien le virus de la gastroentérite pour le soigner du choléra !
Pourtant on reconnaît à François Fillon une qualité : Il rassure ! Il rassure comme celui qui arrive dernier rassure celui qui est arrivé avant dernier. Quand on le voit, on se dit qu’il y a plus malheureux et ça soulage. Ca soulage, mais ça soulage pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’on se dit qu’il y a au moins un Français, qui doit avoir encore plus de mal que soi-même, à supporter Sarkozy.