ANDERNOS
J’ai rêvé de toi.
J’ai rêvé de toi, ô ! ma belle endormie,
Tu reposais alors, dans un écrin de jade,
A l’abri des regards, loin de tes ennemis.
Et l’autan sur ton site te sifflait une aubade.
Et ce faible zéphyr, comme un elfe de verre,
Caressait doucement le troncs des séculaires,
Accordant des notes sur les branches légères,
Pour qu’au petit matin, cet air puisse nous plaire.
J’ai rêvé de toi comme on aime une fille ;
Tes formes rebondies par tes dunes légères,
Sont les courbes troublantes où mon s’éparpille,
Enflammant le désir, que ton corps me suggère.
J’ai rêvé de toi, ô ! ville de mes racines,
et je t’ai vue souffrir, sous les lourdes chenilles,
Des engins décidés, à la bouche assassine,
Abattant des maisons et les belles charmilles.
J’ai rêvé de toi, ô ! ma belle endormie,
Mais le jour viendra bientôt, porteur des lourds secrets
De tous ceux que tu aimais et que tu pensais amis,
Qui te mettront à mal sur un simple décret!
François Veillon