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L'important, c'est la rose

Publié le 14 novembre 2010 par Ansolo

Le contraste est saisissant. Samedi, alors que la France remportait sans gloire un match insipide contre les Fidji, l'Angleterre réalisait ce que certains commentateurs britanniques considérent comme sa meilleure performance depuis 2003, face à une équipe d'Australie pourtant présentée - à juste titre - comme la formation la plus en forme du moment sur l'échiquier mondial avec la Nouvelle-Zélande.

Evidemment, pour faire un bon match de rugby, il faut être deux. Et malgré toute l'estime qu'on peut porter aux joueurs Fidjiens, ce n'est pas leur faire injure que d'écrire qu'ils sont loins, à l'heure actuelle, du top niveau mondial.

La performance Française ne fut pas mauvaise, à proprement parler. Elle fut simplement à des années-lumières de ce qu'il lui faudra produire si elle veut avoir un peu d'avenir en Coupe du Monde.

Dominatrice en mêlée, comme on le pressentait, elle ne connu pas de difficulté en touche et aucune frayeur défensive. Mais le rythme qu'elle imprima au match fut poussif, les intentions offensives assez obscures et limitées à quelques initiatives plus individuelles que collectives. Certes, les conditions climatiques se prêtaient plutôt à un jeu minimaliste, les trombes de pluies et le vent violent rendant le ballon glissant et les trajectoires hasardeuses. Mais le temps n'est pas seul en cause.

D'autant, répétons-le, que la réplique Fidjienne n'était pas particulièrement compliquée à gérer. Les coéquipiers de Napoleoni Nalaga n'avaient visiblement pas eu beaucoup de temps pour peaufiner leurs combinaisons, et ont sans doute pâti davantage que leurs adversaires du climat automnal.

Pas de grands enseignements à tirer, donc, de ce divertissement à peine susceptible de justifier qu'on reste devant son téléviseur. A telle enseigne que le staff tricolore envisageait, au soir de ce match, de reconduire les mêmes 23 joueurs pour affronter l'Argentine. Au final, c'est un groupe encore "mélangé" auquel les sélectionneurs ont fait appel. Ce choix conforte les critiques qui pointent l'urgence de fixer un groupe un peu stable autour d'un projet clair pour la coupe du monde. Même si Fabrice Estebanez ou Julien Arias n'ont pas démérité, vont-ils réellement postuler pour l'équipe-type ?

Car c'est tout l'enjeu de sept matches qui restent à jouer jusqu'au mondial.

Un enjeu que nos amis Anglais paraissent quant à eux bien avoir en tête. Le XV de la rose qui a dominé son homologue Australien affiche clairement des ambitions qui vont au-delà de l'automne 2010. Malgré les critiques qui pleuvent sur lui, Martin Johnson poursuit son travail et celui-ci pourrait bien finir par payer. Les jeunes intégrés au squad Anglais depuis deux saisons sont en train de prendre leur chance et de s'affirmer : on pense évidemment à Chris Ashton, l'ailier supersonique qui a inscrit un des plus beaux essais de sa formation depuis longtemps. Mais il faut aussi citer Ben Youngs, le demi de mêlée, auteur d'un gros match hier.

Ces jeunes dynamisent l'équipe, au point d'emmener dans leur dynamique des "anciens" comme Nick Easter ou Lewis Moody, auteurs de prestations haut de gamme ces derniers temps.

On ne va pas conclure trop hâtivement, car la vérité du jour n'est pas forcément celle du lendemain. Pour autant, le contraste est trop fort entre les deux formations qui dominent le rugby européen, pour qu'on ne s'en inquiète pas.

Ce week-end, les enseignements furent pauvres de ce côté de la Manche, et riches de l'autre. La Rose a retrouvé des épines et des couleurs. Le coq, quant à lui, continue de piétiner.


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