C'est un film documentaire. Une heure de tranche de vie d'un commissariat. A Elbeuf. Normandie. Tranche de vie ordinaire. Cellules de dégrisement, rondes de nuit, de jour, interrogatoires. Misère ordinaire du quotidien. La femme battue, l'alcoolique armé. Les discussions sur fond de banalité de la vie. L'échec du mariage. La solitude de la femme-flic post-rupture amoureuse. Les récits d'interpellations, quand une simple fouille au corps et la découverte d'une seringue se règle à coup de tonfa. Le sauvetage d'un enfant de l'incendie de la maison familiale. L'expression du sentiment fort d'avoir fait une belle action, un peu de soleil dans un quotidien morne.
Commissariat, d'Ilan Klipper et Virgil Vernier est un reportage où la caméra prend le parti de ne pas intervenir, où le journaliste ne se mêle pas des conversations. Il laisse au spectateur le soin de se faire son opinion. Parti-pris de neutralité bienveillante, l'image est crue, les êtres sont nus. Ni victimes, ni bourreaux. Un petit monde où des individus tentent de vivre ensemble. C'est la vie des gens. Sans jugement de valeur ni stigmatisation.
Un film à voir pour cette plongée dans l'instant. On n'est ni chez les super héros, ni chez Zola. Il n'y a pas cette vision noire et désespérée qui est le fond des fictions d'Olivier Marchal. Simplement des êtres dans leur humanité, ou ce qu'il en reste.
Enjoy!