Saison des brumes et de savoureuse abondance,
Amie intime du soleil qui mûrit,
Conspirant avec lui à charger et bénir
De fruits les treilles qui courent le long des toits de chaume ;
A courber sous les pommes les arbres moussus des enclos
Et combler tous les fruits de maturité juqu’au coeur,
A faire enfler la courge et s’arrondir la coque des noisettes
D’une tendre amande ; à faire bourgeonner encore,
Et encore, des fleurs tardives pour les abeilles,
jusqu’à ce qu’elles croient que les tièdes journées ne finiront jamais
Tant l’été a gorgé leurs humides alvéoles.
Le livre : Lettes à Fanny Brown - John Keats - Editions Belin
la photo : le blog Ruralité