Carolina Chocolate Drops- Ryan Bingham & The Dead Horses- Liam Gerner à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 11 novembre 2010

Publié le 11 novembre 2010 par Concerts-Review

Pas de suspension des hostilités à l'AB, un menu copieux en cette journée de commémoration du cessez-le-feu, mettant fin à la boucherie 14-18!
Trois groupes au même programme ( pour un prix 1918), car les responsables ont décidé de fusionner les concerts du club et du box, tous dans la boîte aux étoiles, départ à 19h15'!
C'est pas l'armistice, c'est St-Nicolas!
 Liam Gerner
Un barde australien découvert par Peter Gabriel, qui l'invite à jouer au WOMAD en Australie et au UK.
Moments de gloire: vocaliste sur le track 'Kilimandjaro' de Era, et auteur du soundtrack de 'Angela's Decision' , tournées en support d' Alanis Morrissette, Paul Weller, Paolo Nutini, Amy McDonald...
L'Aussie vient de sortir un nouvel album, il a 1/2h pour convaincre un public encore restreint en cette heure matinale.
Mission accomplie en huit titres d'acoustic americana/folk, bien écrits et chantés d'un timbre grave et passionné.
Il s'accompagne, comme tout singer/songwriter, à l'acoustique et reçoit l'aide efficace et discrète de Matthew Smith, le batteur de Ryan Bingham.
Un midtempo ,'Dear Heart' pendant lequel on l'entend chanter...against the wind...mais sa ballade n'a rien à voir avec Bob Seger.
Comme il fait beau aujourd'hui ( Bruxelles est inondée et le vent a chassé la dernière feuille décorant l'arbre sur lequel pissent les Médors du boulevard Anspach...), I'm gonna sing a song about water.
Un plaisantin, cet oasis en provenance du Down Under!
...gotta leave it all behind... âpre comme du Ryan Adams, nerveux comme du Jesse Malin.
Une nouvelle ballade ' Clear man' (?) , shit, people, I've got Belgian beans in my tummy... me disais bien que ça sentait les égouts!
'Land of no roads' quelque part dans un désert en Terra Australis.
Je sais que je dois me grouiller, après moi il y a mon pote Ryan et puis Carolina Chocolate Cake, je crois.
Fumiste!
Je dédie la suivante à Ryan Bingham, une magnifique romance bien de saison... the sweet smell of roses in the rain...
A rocking waltz pour suivre, elle décrit l'origine de la population de Sydney ou Melbourne...Was your grandma a whore, was your grandpa a thief... a son of a son of a scoundrel like me... du Charles Dickens de là-bas!
Dans le désert on tombe sur des types bizarres, the story of a liar who became a millionaire (... he could turn the sand to gold...) un rock sec.
Une dernière pour mémé, une tendre ballade :'Always with me'!

Liam Gerner, un gars attachant et pas dénué d'intérêt!
 Ryan Bingham & the Dead Horses

 Ryan: guitares, harmonica et vocals éraillés.
Ses canassons clamsés: Matthew Smith, drums - Elijah Ford, bass et le formidable guitariste/mandoline, Corby Schaub.
Un dangereux gang de barbus pratiquant de la roots rugueuse: du folk rock/alt rock/ alt country/americana sentant bon les roadhouses du côté du Nouveau Mexique.
Ce bronco rider, de pas 30 ans, a vécu, c'est sûr, et pas comme un petit employé de banque se risquant à une virée rock'n roll le samedi soir pour boire deux petits J&B on the rocks, dans un bar où lui, et ses comparses, seront accueillis par une fausse blonde aux seins avachis.
5 albums, les 2 premiers self released, le dernier sortait fin août 'Junky Star'.
Un oscar pour 'The Weary Kind', sur la BO de 'Crazy Heart'.
'Day is done', sur Roadhouse Sun, entame le gig , il nous explique... when the day is done, I was born a bad man's son...
Une slide graisseuse, une voix cassée, un son énorme... c'est du rock et du méchant, celui du Sud, qui sent la poussière, les bars crades, peuplés d'ivrognes belliqueux et de dames au look Joan Crawford dans Johnny Guitar ou Barbara Stanwyck dans Cattle Queen of Montana.
'Dollar a day' sa paye!
Du Southern rock juteux, aussi crapuleux que les Black Crowes ou Gov't Mule.
Un petit coup de mandoline country:' Tell my mother I miss her so', avant l'électrique ' Hard Times': petit, n'aie pas honte de ton passé, ni de tes origines... Daddy said. Un songwriting inspiré par les plus grands Townes, Springsteen, Steve Earle, tonton Bob!
Le dramatique 'Junky Star' , un western noir et blanc, sombre et sanglant.
'Strange feelin in the air' la discrimination dans les petites villes texanes.
Titre lourd et orageux avec deux slides carnassières.
Du rock social sulfureux 'Depression', Tom Petty puissance 10!
'Blue bird' ne crois pas que ce couvert de plumes fait sagement cui, cui, cui... ce truc est bestial!
'Hallelujah': non, c'est pas Cohen!
Titre visionnaire, une histoire racontée par un mec venant de se faire descendre, par un inconnu, au coin d'une rue.
J'ai vu ce film, c'est à Marseille?
Toi, t'es con, Ahmed!
Gros numéro de Corby.
Il reprend sa mandoline et Ryan sort un harmonica pour le country: ' Southside of Heaven' sur Mescalito.
Fin du gig: 65'!
Pas possible, c'est trop court!

Retour du loser , les bourrins sont restés à l'écurie!
La superbe, sobre et oscarisée ballade ' The Weary Kind'.
Voilà les cowboys: 'Sunshine', sharp-edged, guitar- driven rock joué à plein volume.
L'A B jubile, Roen à mes côtés lève le poing tout en hurlant à cracher ses poumons, achetés d'occasion
Un final fumant, et le bis n°3 seront encore plus brûlant 'Bread and Water' , l'histoire de sa vie on the road!

(Video: Roen)

Ryan Bingham: de la nitroglycérine à ne pas glisser dans toutes les mains!
21h30, comme prévu:  Carolina Chocolate Drops.
Comment vont-ils s'en sortir après la furie Ryan Bingham?
Genre différent n'attirant pas la même clientèle!
Réponse: grande distinction.
Le trio a mis tout Bruxelles dans sa poche de kangourou: bonne humeur communicative, virtuosité, présence scénique indéniable... un des grands gigs de 2010, God put a smile sur toutes les trognes, rébarbatives ou angéliques, peuplant l'AB!
Trois chaises, trois multi-instrumentistes: it's time for fiddle & banjo music!
Rhiannon Giddens, quelle voix cette nana: fiddle, banjo, kazoo et pas de danse suggestifs ( la comtesse aux pieds nus) - Justin Robinson: fiddle, voix de baryton, jug, acrobatic footstomping & handclapping et le bouffon de la troupe, l'ineffable Dom Flemons, au look de sage instituteur, mais capable des plus inimaginables et géniales pitreries :vocals, guitar, jug, banjo, bones, snare drum, harmonica, et jongleries avec mon galurin, plus: réparties brillantes lorsqu'un enfoiré de première balance ânerie sur ânerie!
Cinq CD's, le dernier 'Genuine Negro Jig' trônant au sommet des bluegrass charts, pas mal pour des colorés!
'Chased old satan' aka 'Starry Crown', une pépite datant des années 30.
Déjà un sketch irrésistible de Dom, ma voisine s'étrangle de rire, lui pique son vin blanc!
Joe Thompson 'Old corn liquor' , le Joe se tape 91 printemps, n'a plus aucune dent, c'est pratique pour s'enfiler bad booze, il se produit encore sur scène.
A square dance track agité, avec solo de cruche pas creux.
Encore un ancêtre: ' Your Baby Ain't Sweet Like Mine' ( Charlie Jackson).
Un petit solo de mirliton?
On n'osait pas vous le demander, Rhiannon!
Retro, rigolo, guignolo!
Un gospel en singalong: 'Don't get trouble in your mind'.
Ambiance dans la prairie bleue, y a pas que les vaches qui rient.
L'AB m'a trouvé un beau snare drum, allons-y pour 'Rickett's Hornpipe'.
Brussels, put a smile on your face and dance, je vous montre comment faire.
Non, Roen, enlève pas tes savates, fieu, t'as des stinkvoeten!
Un blues in E, de Frank Edwards: 'Chicken Raid', Dom étalant une nouvelle fois ses talents de guitariste.
Any Johnny Cash fans in the audience?
Yeaaah!
Well, you are at the wrong show!
On vous joue tout de même 'Jackson'!
La folie gagne la salle.
A tune collected from 1800, le titletrack du dernier album, l'instrumental 'Genuine Negro Jig' .
Un violon languide, des claquettes et des mains battues: bel exercice de style.

'Black Annie' de Joe Thompson, à nouveau.
Moins hard que Black Betty, mais elle danse mieux!
A sassy blues song: 'Two Time Loser', Buster Keaton à la guitare et Rhiannon transformée en Billie Holiday.
Le traditional 'Cornbread and Butterbeans'.
La salle s'époumone avec les  Chocolate Drops.

Justin, le lange; en évidence:au violon, a pair of square dances of Virginia bien rondes.
L'explosif 'Sandy Boys', suivi logiquement de 'Cindy Gal' avec un solo de nonosses du pasteur Flemons... Cindy gal, where did you stay last night?
J'étais à la chapelle, papa!
En ga geluuf da...
Un coup d'oeil au sablier, well, a last one: un hip hop au violon et banjo and some beatboxing, l'incroyable version de 'Hit 'Em Up Style ', titre rendu célèbre par Blu Cantrell.
D'une sauvagerie tonique, tous sur le dancefloor .

Une ovation plus imposante que celle réservée à Marcellus pour sa victoire sur Hannibal et ses éléphants.
Retour de la Caroline du Nord pour le lament des Appalaches 'Sourwood Mountain' , transformé en dance track pétaradant!

Hey-ho diddle-um day
So many pretty girls I can't count them
Hey-ho diddle-um day
Fiesta gigantesque, communion totale auditeurs/artistes!

Une météo épouvantable à la sortie de l'Ancienne Belgique, mais que des visages heureux quittant la rue des Pierres!