Je ne sais pas où j’ai été cherché ça mais je croyais que c’était un roman conventionnel, avec des chapitres, des pages pleines, plusieurs personnages. La seule chose dont j’étais absolument certaine était de désirer le lire. Le titre et son air un peu vieillot m’attirait, point.
Ne l’ayant pas feuilleté (recouvert d’une pellicule plastique), je fus quitte pour l’étonnement en découvrant plusieurs pages remplies d’une seule ligne. Si je l’ouvre pour vous, là, au hasard « Ton silence est une lame sur ma gorge » couvre la page 60.
Un roman où se réfléchit une poésie existentielle. Un roman où l’on rencontre une femme qui ne réfléchit plus, tellement elle a mal à son cœur qui bat la démesure. La démesure du cœur qui vit pour quelqu’un qui n’est plus là. Cette absence pleine remplit les pages de savoureuses phrases. Un esprit fin habite chaque mot, un esprit souffrant pourtant.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une partition de musique, pour sa portée de silences qui s’entendent bien. Du déchaînement, des fausses notes, des croches, une pluralité de noires forment ce tout musical chantant une peine pleine d’amour.
Très inspirant ce petit volume qui remplit la main tendue de celui qui l’offre, et de celui qui le reçoit. Même si on ne s’emballe pas à chaque souffle, le tout rachète les parties.
Aux personnes qui portent en leur cœur une peine d’amour ancienne, aimant s’étourdir de l’opium poésie, c’est à prendre comme l’écrin s’ouvrant sur un petit bijou.