Ces filles qui se rêvent draguées…

On en connaît forcément tous une au sein de notre entourage. Elle nous fait et refait le coup, incessamment et inlassablement et finit toujours par gagner en retour un superbe « rateau » mais rien à faire, elle enfourche de nouveau son cheval et s’en va en guerre. Dans la guerre de ses illusions. Que lui dire, comment réagir?

Clichés de quelques situations:

- Aujourd’hui nous nous sommes donné rendez-vous dans un parc. On a longtemps marché, discuté, échangé des confidences… Je lui ai même pris la main. Mais je crois qu’il est trop timide, il n’a pas osé. Je lui ai même tendu la perche, mais je crois que son côté froid a pris le dessus.

Or il se peut aussi que ce côté froid soit aussi froid que les intentions du principal concerné.

Eh oui, il y a des filles qui se font des illusions. Elles relèvent dans chaque regard, chaque attention et toute blague anodine une conséquence de leur charme ravageur. « C’est sûr, je le rends fou ». En attendant, ce sont elles qui se rendent folles. Folles d’attente, d’impatience et de déception pour une déclaration qui finalement ne viendra jamais.

Il arrive à toutes les nanas de se tromper sur les intentions d’un homme:

Il y a celles qui sont suffisamment aveugles pour ne déceler dans l’intérêt d’un homme qu’une amitié pure et sincère. Mais plus on prend de l’âge, moins il est évident de se lier d’une amitié pure et sincère avec le sexe opposé. Trop de tensions et de tentations, de curiosités qui se veulent assouvies. Et peut-être ensuite pourrait-on envisager une amitié aussi immaculée. Et puis il y a nos amies qui, à chaque coin de rue et bouche de métro nous ennuient avec pathétisme ou désolation sur des avances qu’elle s’imaginent réelles.

Est-ce de leur faute?

Elles sont les seules à pouvoir répondre avec certitude.

Certaines ont une assez haute estime d’elles-mêmes, vous comprenez, nulle autre ne leur arrive à la cheville, leurs cheveux sont des poisons enivrants, leurs hanches des aimants irrésistibles, alors il leur paraît inimaginable qu’un regard se pose sur elles sans arrière pensée aucune. Ce qui rend la chute et le constat de la réalité d’autant plus rudes. Or très souvent, beauté n’étant pas forcément synonyme d’assurance, il s’agit souvent de filles peu confiantes, et qui recherchent dans chaque regard l’approbation de leur grandeur (réelle ou pas). Mais si, mais si, si je vous le dis

Et puis il y a les autres. Celles qui vraiment y croient. N’y voyez aucun mépris ni raillerie. Naïveté? Non. Niaiserie? En aucun cas. Elles ont juste un réel problème d’interprétation. Leur nouveau collègue aime bien discuter avec elles? Elles se persuadent d’être plus que sympas, elles sont sexy à souhait. Un ami (même de longue date) accepte de lui rendre un service? Cela fait des siècles qu’il est fou d’elle et ne peut rien lui refuser. Et c’est vous qui morflez: car, en bonne copine, vous servirez de psy. Et tout cela gratuitement, quel l’altruisme!

Syndrome du célibat contemporain?

Seraient-ce les longs moments de célibat qui auraient eu raison de sa capacité de discernement? Faut-il croire que le fait d’être seul ou d’avoir accumulé les aventures malheureuses aurait une incidence aussi incroyable (pour elle comme pour votre patience et vous)? Je ne sais pas. Mais je peux affirmer qu’aucune réaction n’est vraiment appropriée.

Faut-il la couper dans son élan?

Lui dire « Non, ma pauvre amie, ne sois pas si naïve » peut être le précurseur d’une troisième guerre mondiale. D’autant que, malheureusement, il se peut que l’on se soit trompée (après tout, des séducteurs qui se sentent paons par pur plaisir, cela existe encore). Mais, dans la plupart des cas et parce que, de toute façon, nos arguments ne seront jamais à la hauteur de ses fantasmes, il est de bon ton de se taire et d’écouter… En attendant le prochain.