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à la rencontre de Joë.

Publié le 13 novembre 2010 par Alexcessif

à la rencontre de Joë. "Les morts se voient en rêve : mais on dirait qu'au-delà de la tombe ils ont continué à vieillir. Les morts nous quittent, ils vont mourir ailleurs." Joë Bousquet
C’est ronronette qui  m’a alerté en premier, Elliot a grogné mais il n’est d’aucun secours, loin de lui sa mémoire diluée du temps où il fut un loup. J’ignorai avant cette nuit là qu’il y avait encore en moi un espace disponible pour la peur. Ronronette cessa de ronronner et arrondit son dos, le poil tout hérissé. Le chien, terrorisé, geignait aplatit sous un meuble,  son courage cédé pour une gamelle de croquettes comme Esaü qui vendit à Jacob son droit d’ainesse. La genèse de l’humanité, animalité incluse, définitivement auto centré sur l’estomac. Je m’attendais à un fantôme poli qui se laisse apercevoir, un Belphégor sympathique mais il fallu me contenter de la poisseuse présence invisible. A plat ventre  comme j’ai l’habitude de dormir je cherchais une explication rationnelle à mon immobilisme et ma trouille ne trouvait d’autres explications que par la scolastique. Glacé mais en sueur, j’ai senti le spectre s’allonger sur moi. Je rêvais que je dormais et du dialogue tentais d’éclaircir les ténèbres. « -qui es-tu ? -Je n’ai pas de nom,  je suis ! -Yahvé ? C’est toi ?c’est bon je prends ! L’innommable ! L’indicible ! Tu parles d’un pseudo, gonflé le spectre il se prend pour dieu, direct ! J’ai senti son âme prendre possession de la mienne. Petit joueur : l’esprit  du  sportif offre si peu de résistance,  heureux qu’il est de la transaction comblant  le vide de son âme sans contrepartie. Là où je l’ai eu mauvaise c’est  lors de l’envahissement de mon corps par ce succube. Chaque atome de mon être bannis irrésistiblement hors de moi. Coming out comme on pourrait être Knock out,  j’ai vu mon corps gisant sur le lit prés d’elle, poursuivant son sommeil. Sans contrepartie disais-je : l’enfoiré(e) me pique ma meuf et moi je disparais errant pour l’éternité dans les limbes et pars "mourir ailleurs" Immatériel, je ne saurais jamais  qui je suis. Une sueur froide me gagne : et si…… Je précipite l’hologramme de ma main entre mes jambes : ouf ! à  loterie du premier cercle de Belzébuth me voilà incube, la mâle assurance de ne pas avoir de soucis de fin de Moi tous les 28 jours.

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