Une étude franco-danoise, menée par le professeur Henrik Leffers, et le français Bernard Jégou, de l’Inserm-Université Rennes I et publiée dans la revue Human Reproduction a mis en évidence un lien entre la prise d’analgésiques et un risque accru de cryptorchidie chez l’enfant.
La cryptorchidie est définie comme l’absence d’un ou deux testicules dans le scrotum, et conduit à l’infertilité, voire dans certains cas à des formes de cancers. La cryptorchidie est de l’ordre de 2 à 3% chez les enfants en France, et de 9% au Danemark, taux le plus élevé en Europe. Parallèlement le Danemark est connu pour être l’un des pays les plus consommateurs d’analgésiques.
L’étude scientifique a porté sur plus de 400 femmes enceintes. 64,3% des mères de bébés atteints de cryptorchidie avaient consommé des analgésiques durant la grossesse, particulièrement au début du second trimestre, contre 55,5 % des mères d’enfants en bonne santé. Les effets des analgésiques, selon les chercheurs, étaient comparables à ceux de perturbateurs endocriniens comme les phtalates, des composés chimiques de plastiques comme le PVC.
Les trois médicaments à risque sont le paracétamol, l'aspirine et l'ibuprofène. Plus la consommation est importante, plus le risque l’est et ce particulièrement lorsqu’il y a mélange des trois médicaments. En outre, l’influence des analgésiques sur le risque de cryptorchidie chez l’enfant semble sensiblement plus importante si la prise a lieu au cours du second trimestre de la grossesse.
Même si les résultats obtenus sont significatifs, le Dr. Jégou insiste sur la nécessité de conduire une étude sur une plus grande cohorte de femmes enceintes. D’autre part, il faut que les femmes aient pris un ou ces médicaments durant deux semaines pour qu’un risque soit réellement présent.
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