Cette petite guitare rigolote nommée ukulélé, Thomas Fersen ne l’a pas quittée depuis des mois. Scènes diverses aux quatre coins de la France, festivals d’été, Bataclan, re-scènes moins célèbres, puis studio en septembre dernier. Là, pendant cinq jours, il s’est enfermé avec son guitariste Pierre Sangra pour mijoter un best-of nourri uniquement de l’instrument polynésien. "Il y a quatre tailles de ukulélé, comme les Dalton. J’ai pris le plus petit, le plus teigneux : le soprano. Pierre a pris le baryton", explique Thomas Fersen.
Et voilà comment le Best of de poche est né le 26 novembre dernier, d’une folle histoire d’amour entre une grande bringue de chanteur et une mini-guitare. S’il est dit "de poche", ce best-of n’est pourtant pas radin en chansons : Thomas Fersen et son complice en ont adapté vingt au total. Se jouant des harmonies, changeant les accords si nécessaire et surfant sur plein de rythmes différents : ceux des îles, du folk, du jazz manouche ou du blues. Les plus grands succès sont là : Louise, La Chauve-souris, Saint-Jean-du-Doigt, Le bal des oiseaux, Les Papillons… mais en version très épurée.
Ça surprend, les pling-pling autant mis en vedette peuvent un peu agacer sur la longueur. Mais cet arrangement a le mérite de mettre en valeur les si drôles et poétiques paroles du chantre. On se prend à écouter son timbre rauque et éraillé et ses fables d’une oreille différente : plus attentive aux émois du lion (Les malheurs du lion), au quotidien du chausseur du Chat Botté ou à la rencontre dans un bar entre un séducteur et Diane-de-Poitiers. Une redécouverte des talents d’un Fersen toujours aussi inventif, en somme.