12 novembre 2010
Les mémoires de Georges Bush et la nouvelle culture du mensonge et du mépris du Droit en politique
Georges Bush junior a, comme son homologue anglais Tony Blair, après un long
silence, publié ses mémoires. Si Blair a été souvent désagréablement conspué
par ses compatriotes pour ses mensonges sur la guerre d´Irak, le lecteur
américain, lui s´est bon enfant précipité sur le livre de Bush…vers quelle
culture politique allons-nous si des menteurs politiques et des délinquants
volontaires du Droit International s´enrichissaient en confirmant par écrit sans
le moindre remord leurs entraves au Droit commis durant leurs fonctions ? Quel exemple ce genre d´exercice politique donnait-il à la jeunesse, au monde ?
La politique est-elle relevée de la responsabilité socioculturelle envers les idéaux, le Droit et les bons usages d´exercice et d´éthique de la fonction politique ?
Henry Kissinger : "Les grands pays n´ont pas d´amis, ils n´ont que des intérêts"
Gerhard Schröder, chancelier allemand déchu a aussitôt publiquement démenti les allégations contenues dans les mémoires de Georges Bush selon lesquelles Schröder aurait laissé tomber son ami américain lors de la guerre d´Irak. Schröder affirme n´avoir jamais donné son consentement ou promis sa participation à un bris arrogant et aventurier évident du Droit des Gens envers l´Irak…parce que, dira-t-il, comme on le vérifia plus tard, cette guerre fut illégale. Georges Bush cependant continue malgré tout et contre la vérité que le monde entier connaît aujourd´hui, à affirmer qu´il avait raison d´envahir l´Irak pour y chasser les terroristes alors que l´Irak ne sombra sous le terrorisme islamique qu´après l´invasion américaine ! Lentement tout cela prend des allures de mœurs établies en occident : on faisait des bourdes et des actes douteux en fonction et on s´en vantait plus tard sans le moindre gêne dans ses petites mémoires vendues à gros tirage avec l´aide d´éditeurs profitant de la notoriété politique de leur écrivain pour s´en mettre plein les poches. Business as usually…Pouvait-on imprimer n´importe quoi, mêmes des mensonges ?
Après Clinton dont on se rappelle de la pénible affaire Lewinsky, vint Tony Blair lequel fut dernièrement conspué lors de la présentation de ses mémoires par un public anglais plus critique et averti. Aujourd´hui Georges Bush défendait une invasion criminelle du pays irakien souverain et faussement accusé de fourbir des bombes atomiques. Pire : Bush allait jusqu´à justifier ses méthodes de torture à l´eau simulant la noyade…ainsi que les écarts d´Abu Ghraib et de Guantanamo sous le prétexte de protéger à tout prix le peuple américain. Les américains moyens s´en trouvaient flattés, certes, mais comprenaient-ils que leur ex président avouait avoir été malhonnête et hors la loi pour servir l´Etat ? Chez un chef d´Etat : le plus grand magistrat de l´Etat, peut-on accepter qu´ils emploient pour asseoir ses convictions des méthodes chicago-iennes ? Apparemment aux Etats-Unis les président n´étaient pas loin de la criminalité de leurs rues ; comme les rappeurs américains se vantant de leurs condamnations criminelles pour s´établir comme des durs, les ex présidents persistaient et signaient autant leurs douteuses décisions que leurs mensonges dans une bonne tradition de Rambo politique sans foi ni loi au service du peuple américain. Et curieusement, cela faisait-il plaisir aux américains ou assouvissait-il ses attentes d´idéal d´homme politique ?
Tout le monde sait que des pays comme les USA, l´Australie, l´Afrique du Sud de l´Apartheid et le Canada ont été conquis et bâtis par des criminels libérés de nombreuses prisons européennes et d´aventuriers sans moeurs ni loi attirés par l´appât du gain rapide et surtout par la liberté illimitée d´imposer ses intérêts par les armes et le crime au besoin. Tout cela a engendré une de mentalité sociale bien caractéristique, certes, mais ces gens ont aussi bâti des universités, mis sur pied un système de lois et de justice remarquable lequel évolua, après s´être guéri de ses relents racistes volontaires, vers des valeurs démocratiques et objectives. Et même si, comme le disait si bien Henry Kissinger : "Les grands pays n´ont pas d´amis, ils n´ont que des intérêts", les leaders politiques de ces fameux grands pays aimant souvent faire des leçons de démocratie aux autres ou prétendre défendre le Droit et la liberté dans le monde ; ces leaders devaient-ils manquer de saine retenue, de bonne foi ou de sens d´équité et de respect du Droit dans l´exercice de leurs fonctions ? Ceci est-il une question académique ou est-ce un questionnement culturel sur le niveau réel de notre culture politique internationale et de nos acquis de civilisation ? En tout cas c´est, à notre sens, une question de respect de hautes et profondes valeurs éthiques et idéelles non seulement de la société qui a élu le président, mais aussi de son art à représenter celle-ci au sein de la communauté mondiale. Et plus le pays est grand et influent, et plus le jugement et les regards qu´on fait envers ses choix de valeurs et son art à défendre ses intérêts doit être exemplaire parce que les autres pays s´en instruisent.
Musengeshi Katata
"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"
Forum Réalisance
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