À eux seuls, les chiffres sont parlants. François Fillon l’emporterait au second tour de la présidentielle de 2012 avec 51% des voix face à Martine Aubry (49%), alors que Nicolas Sarkozy serait battu avec le même écart par la première secrétaire du PS.
La situation devient délicate pour Nicolas Sarkozy qui voit fondre son atout majeur à savoir, demeurer le champion de la droite, le seul en capacité de faire gagner son camp. Que faire dès lors ? Sortir le concurrent du gouvernement pour l’isoler et le priver de toute fenêtre médiatique ou à l’inverse, l’étouffer dans une stratégie « du boa » ? Un beau dilemme pour l’Élysée au moment où celui-ci compte sur la scène nationale et la présidence du G 20 pour reconquérir une stature de chef d’État et faire oublier, les nombreuses affaires qui polluent le mandat.
Oui mais voilà, le risque serait que le Storytelling si cher aux communicants du Château ne prenne des airs de Nicolas Coeur de Lion et de François Sans terre. Le premier tenté par des aventures lointaines, le second par un trône vacant.
Séisme à droite sans doute mais à gauche, également. Alors que le PS devra passer par les fourches caudines des primaires pour choisir son candidat, Martine Aubry qui, dans une stratégie mitterrandienne a fait alliance avec l’aile gauche de son parti pour l’emporter, se retrouve, comme Nicolas Sarkozy, mise en difficulté par le sondage Marianne- Harris.
Le très faible score de la Maire de Lille au premier tour est préoccupant pour Solférino. La patronne des socialistes serait largement distancée par François Fillon et Nicolas Sarkozy qui feraient jeu égal au premier tour avec 26% des intentions de votes, alors que Martine Aubry n’en recueillerait que 20%.
Le PS et sa dirigeante se voient facturer au prix fort leur absence leur cabotage dans le conflit social sur les retraites. Un mauvais résultat au mauvais moment pour la Première secrétaire qui tente de faire barrage à un retour éventuel de DSK en ancrant le PS le plus à gauche possible. La question de la crédibilité posée à l’occasion du débat sur l’égalité réelle par l’aile droite du PS retrouve dans les sondages toute sa pertinence.
Sans que l’on puisse vraiment tirer d’enseignements fiables de telles enquêtes d’opinion, il semblerait toutefois que les Français, échaudés par les promesses faciles du candidat Sarkozy et la déception qui avait entouré l’accession de la gauche au pouvoir en 1981, soient demandeurs, dans la tourmente économique, d’un cap politique clair et d’annonces de mesures certes perçues comme justes mais aussi, techniquement et financièrement réalisables. L’inverse somme toute de l’image offerte à la fois par Nicolas Sarkozy et par Martine Aubry.
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