"La politique du tournis" selon François Bayrou

Publié le 09 janvier 2008 par Hugues-André Serres

PARIS (Reuters) - François Bayrou a dénoncé la “politique du tournis” de Nicolas Sarkozy, le contraire, selon le président du Mouvement démocrate (MoDem), d’une vraie politique de réformes.

“Tant d’annonces, tant de dossiers ouverts, la plupart du temps oubliés sans avoir avancé, tout cela pose le problème de la méthode choisie pour réformer”, a-t-il déclaré lors de ses voeux à la presse, au lendemain de la conférence de presse de rentrée du chef de l’Etat

La question du pouvoir d’achat illustre aux yeux du dirigeant centriste et ex-candidat à l’Elysée le leurre de la stratégie adoptée par le gouvernement depuis la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle.

“Entre le ‘tout est possible’ du printemps, ce qui était évidemment un leurre, et ‘les caisses sont vides’ d’hier, ce qui est la vengeance de la réalité, entre les ‘heures supplémentaires’ et ‘fin des heures supplémentaires’, il ne s’est pas écoulé huit mois, huit mois avec tous les pouvoirs entre les mêmes mains”, a-t-il souligné.

Accusant le président d’organiser “une dérive” de la Ve République, écrite selon lui “pour les présidents sages”, il a dénoncé la concentration des pouvoirs.

“C’est une idée fausse de penser que le pouvoir d’un seul homme peut être assez informé, omnipotent, pour être capable de décider de tout”, a affirmé François Bayrou, selon lequel la France “pourrait réfléchir avantageusement à la qualification de la monarchie qu’elle est effectivement en train de vivre”.

“MONARCHIE”

Mardi, lors de la conférence de presse, le directeur de la rédaction de Libération, Laurent Joffrin, avait demandé à Nicolas Sarkozy s’il avait “instauré une monarchie élective“.

François Bayrou a repris à son compte en le citant une analyse de Denis Kessler publiée dans le magazine Challenges dans laquelle l’ancien numéro deux du Medef accuse le gouvernement de vouloir défaire tout ce qui a été réalisé en France à partir du programme du Conseil national de la résistance.

Le dirigeant centriste a estimé que le modèle français de société était directement visé. Lire la suite…