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La semaine prochaine, sur TF1, s'achèvera la diffusion de l'excellente saison 2 de la série fantastique Fringe, originellement diffusée sur la chaîne Américaine FOX (24, Glee, House...). Cette série fait partie de celles que je regarde à la télévision Française, tout en appréciant la VOST (merci la TNT), parce qu'il faut bien faire des choix et que si on regardait toutes nos séries préférées en même temps que les Américains ce ne serait plus vivable. Au point que parfois on sature et s'automédicamente des semaines de disette, comme dernièrement une semaine Marathon The Office US où j'ai dévoré les 3 premières saisons et le début de la quatrième. Résultat, maintenant je rattrape un peu mon retard avec notamment Chuck et Fringe. La première me fait toujours autant rire, les acteurs s'éclatent dans leur rôle de plus en plus et nous spectateurs sommes embarqués avec eux. L'injustice commune de ces deux séries est que leurs acteurs ne soient pas reconnus dans leur catégorie respective. Là où certains sont perpétuellement nominés aux Emmy ou aux Golden Globes, année après année, Zachary Levi (Chuck) ou John Noble (Dr. Walter Bishop) sont d'éternels oubliés. Et pourtant, Dieu sait qu'ils excellent, le premier dans la comédie et le second dans le drame.
Mais revenons-en au sujet principal de ce poste, ma tendre affection et mon profond respect pour le personnage du Docteur Bishop et son interprète Messire Noble. Cet acteur est absolument magique et charismatique. Il habite complètement son personnage, le rend palpable, attachant, détestable, émouvant... Il joue avec justesse les différentes phases de cet énigmatique Docteur : entre le passé où il avait toute sa tête et aujourd'hui où il est égaré, surmédicamenté/drogué et tente de rattraper le temps perdu avec son fils... jusqu'à la fin de saison 2 qui va tout chambouler.Le cerveau de ce cher Walter est à l'image d'un labyrinthe et nous prenons chaque semaine plaisir à nous perdre dedans, à nous laisser surprendre au détour de chaque intersection. Et parfois, sans crier gare, vous sentez la petite larme pointer le bout de son nez au coin de l'œil au détour d'une réplique ou d'un regard. Principalement à cause justement de la relation magnifique qui le lie à son fils, Peter. Ces deux-là sont adorables ensemble, même s'ils ne savent pas forcément comment ce le dire, jusqu'à l'épisode 19 où le fils l'appelle "dad". Hélas, c'est également l'épisode où ce dernier apprend la vérité sur son passé et surtout ses origines. Chose que l'on attendait depuis avoir découvert la vérité dans l'épisode 1.20.C'est ce qui fait la beauté de cette saison 2, cette relation père-fils. C'est tellement peu originale ces multiples séries avec une histoire d'amour, classique, d'un homme et une femme. Ici le centre, le cœur de cette série c'est ce scientifique et la relation si touchante avec son fils.
Mais ce n'est pas la seule. Celle qui existe avec Astrid, sa dévouée assistante est toute aussi touchante. Ces deux-là se comprennent de mieux en mieux. Elle est un peu comme la fille qu'il n'a jamais eu. Au fil des épisodes/enquêtes, ils ont appris a fonctionner ensemble. La jeune demoiselle a su gérer les élucubrations du savant fou. Leur duo est souvent source de bonne humeur et allège un peu le drama ambiant. Et n'oublions pas Gene, la vache du laboratoire.
Sans oublier également Olivia Dunham interprétée subtilement par Anna Torv. Je pense notamment à l'épisode 2.13 où elle et Peter sont placés en quarantaine. Lorsque ce dernier se trouve en contact avec le virus et nettoie ses mains couvertes de sang : le regard qu'elle lui jette, plein d'inquiétude et absolument dépourvue. On réalise le lien qu'ils ont l'un pour l'autre. Ce n'est pas forcément de l'amour, mais un grand attachement et un profond respect l'un pour l'autre. Et c'est très joli à voir, surtout quand c'est si bien joué. La Fringe Division, c'est un peu comme une grande famille : on s'aime, on se déchire, on se fait du mal, mais au final on est là pour l'autre.
Mais Fringe c'est aussi une photographie superbe, avec des plans soignés et des couleurs bleutés somptueuses qui mettent en valeur les paysages de Vancouver où est tourné la série. On dirait des plans dignes du grand écran, comme ici, un extrait de l'épisode 12 de la deuxième saison.
Sérieusement, cette série parfois on oublie qu'elle passe sur l'une des trois grosses chaînes Américaines tellement l'écriture est fine et l'image léchée. On se croirait presque sur le câble, jusqu'à l'audience (hélas) de plus en plus confidentielle. Que voulez-vous, Fringe requière au public un investissement très Lostien, avec son intrigue de plus en plus feuilletonnante. Mais quelque part, c'est un signe de qualité supplémentaire.