Mis à part ces problèmes logistiques, j'ai réussi à enchainer deux rdv orpheux, et ma foi je suis assez contente de moi ! J'ai vu 3 anges pressés et hyper au courant que leur(s) parent(s) débarquent lundi, et ils m'ont l'air aussi au taquet que les parents !!!! C'est drole de les voir, alors que j'ai eu les parents au tél il y a à peine qqs jours...
Et puis, on m'a présentée cette petite, porteuse d'un handicap majeur. Elle était par terre à 4 pattes, pleurait et hurlait de terreur, je l'ai prise dans les bras, je l'ai bercé, je lui ai parlé en français, encore et encore... Son sourire, son corps qui se détendait et se donnait à moi, son expression de bonheur m'a fait tout oublier. Elle était bercée par mon discours en français et moi liquéfiée par sa douceur et ses expressions de grand bonheur.... Le dragon pouvaient nous karcheriser de feu, qu'on n'aurait pas bronché. Un petit moment de bliss, de pur bonheur, entre elle est moi. Puis, elle est redescendue heureuse de mes bras, sans une larme... Et moi je me sentais détendue, comme après une séance d'ostéopathe...
Ce soir j'ai vu Janet ma cousine, nous avons causé, mangé dans un resto sympa, et comme d'hab' on s'est battues pour payer l'addition ! Elle veut me faire rencontrer un grand ponte de la finance qui a adopté une petite puce, et ma tante va essayer de me faire visiter un orpheu parsi !!!
La vie est belle en Inde, le pays est en plein boom économique, pour ceux qui ont un peu de fric...
Mais je ferme les yeux, et je vois ce petit/grand garçon qui me demande : "et moi didi, et moi didi ?" Oui et lui, reussira-t-on à lui trouver des parents ? J'ai tenté de lui répondre, mais ma gorge s'est nouée, ravalant un sanglot. Comment rester indifférente ????? Comment ne pas se broyer pour ceux pour qui ça n'avance pas ? Il me hante ce bonhomme, et son envie d'être adopté, et tant que qq'un ne lui aura pas trouvé de famille, moi je ne trouverai jamais une paix intégrale... La vie est injuste, et je n'arrive pas à voir le verre à moitié plein, je reste obsédée par le vide. Mais on y croit, on y croit...