La rentrée littéraire se veut prolifique ! Polars, autobiographies et autres romans sont en ligne actuellement. Le lecteur a l’embarras… du choix.
Première sélection : Apocalypse bébé, L’orfelin, La distribution des Lumières et Nagasaki.
À suivre les semaines prochaines : florilèges de La Lettrine et Le Bookomaton.
Lucie, terne privée d’une quarantaine d’années, est chargée de retrouver une adolescente fugueuse issue de la bonne société. Les première pages du dernier roman de Virgine Despentes fleurent bon le polar à l’ancienne… jusqu’à l’arrivée de « la Hyène ». Cette amazone moderne à la verve gouailleuse et au coup de poing facile, chargée d’épauler Lucie dans ses recherches, transforme rapidement le récit en un road-book musclé, mené tambour battant par une Virginie Despentes en grande forme, qui égratigne beaucoup de monde sur son passage. Vrais hétéros ou fausses lesbiennes, bourgeois authentiques ou révoltés de façade, artistes engagés et même les écrivains : peu de monde trouve grâce aux yeux de l’auteur. Son écriture est aussi leste que les poings de la Hyène, le ton est acerbe et le roman réserve quelques scènes suffisamment trash pour ne pas décevoir les inconditionnels de l’auteur du sulfureux « Baise-moi« . Ames sensibles, s’abstenir. Un roman efficace, qui dresse un portrait forcément cruel, mais souvent sensé, de notre époque…
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Dans ce roman, dernier volume d’une trilogie autobiographique commencée avec « De la supériorité des femmes » et poursuivie par « Quand j’étais Nietzschéen« , Alexandre Lacroix revient sur trois moments marquants de sa vie d’adulte : un adultère au détour d’une traversée des Alpes à bicyclette, un retour dans la maison d’enfance hantée par le souvenir du suicide de son père vingt ans plus tôt et la naissance de son fils. L’auteur revient également sur une enfance marquée par la distance de sa mère et surtout pas les affres d’un père hors du commun, mais alcoolique et suicidaire. Entre hédonisme cruel et froideur assumée, l’auteur nous livre sans pudeur un autoportrait pas toujours flatteur, mais sincère et marquant.
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Exilé en France pour fuir l’Italie berlusconienne qu’il abhorre, Pasquale Villano s’éprend d’Anna, une professeur de musique enseignant dans un collège de la banlieue lyonnaise. Aurèle, une des élèves d’Anna, ne voit cependant pas d’un bon œil l’arrivée de Pasquale… Dans ce roman qui peut se lire comme un polar, Stéphanie Hochet dépeint avec justesse la violence et les obsessions de l’adolescence dans un style tonique, aux allures parfois hachées, voire brutales, qui sied bien à la folie de la jeune adolescente obsédée par Anna. « La distribution des lumières » est un catalogue glaçant et réaliste de nos perversions, des plus anodines aux plus funestes…
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Un célibataire d’une cinquantaine d’année, Shimura-san, découvre à d’imperceptibles changements dans son logement, qu’une femme a vécu chez lui, à son insu, pendant plus d’un an… Les premières pages de ce récit étonnant sont nimbées d’une atmosphère absurde, un peu kafkaïenne ; cet homme solitaire, un peu maniaque, qui relève et consigne les niveaux des jus de fruits dans son réfrigérateur prête à sourire… Mais lorsque la situation glisse du possible au réel, le sourire du lecteur fait place à un certain malaise… Réflexion intelligente sur les racines et le chez-soi, sur l’individualisme forcené qui conduit à la solitude, ce court récit d’une grande richesse, basé sur des faits réels, peut également être vu comme une métaphore sur nos difficultés à nous tourner vers notre prochain. Ce petit livre à l’écriture finement ciselée, est sans doute l’un des romans à ne pas manquer de cette rentrée littéraire…
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