Un an après : un blog vivant parmi les morts

Horizon Désarmant a un an.
Et pour un jour de fête des morts, c’est cocasse.

C’est en tous cas une petite fierté que de tenir encore ce blog à jour, certes aléatoirement, mais de le tenir quand même. En vérité, il y a deux ans, j’ouvrais un blog, un vrai, pas pour raconter ma vie mais pour parler des évènements lyonnais autour de la culture japonaise. Cette ouverture fut motivée par cet article d’un slow-blogueur reconnu (qui n’en est plus à un trackback près), enjoignant les japanophiles français à créer moult blogs pour y communiquer leur passion, afin de faire comme les américains et d’avoir nous aussi une blogosphère florissante. Un vent de passion soufflait sur ce coin isolé du net : hélas, le temps laissa de nombreux soldats sur le bord du chemin, épuisés par une tâche souvent trop sous-estimée. Maintenant, la PASSION est tellement loin qu’on ne lui fête même plus son anniversaire : mais ce blog est vivant, lui, mais pas qu’avec des animes, ce serait mentir, il s’est beaucoup diversifié.

Après le blog lyonnais, j’ai ouvert un animeblog plus classique, ainsi qu’un autre autour des musiques sombres en général, pour ne pas me sentir frustré et parler vraiment de tout ce que j’aime. Il était évident que si ces blogs étaient bien nés de la communauté otaku, ils s’en éloigneraient un jour ou l’autre pour une seule raison : ma curiosité permanente pour vraiment tout et n’importe quoi. Films, jeux vidéo, musique, société, médias… Quelques mois après leur création, j’ai fermé ces blogs pour en créer un unique qui serait un fourre-tout sans fil conducteur accueillant tous les sujets qui me passent par la tête. C’est celui-là. Aussi parce que gérer deux blogs est assez agaçant, et parce que j’aime que les thèmes de mes articles ne soient pas prévisibles.

Je voulais aussi une ligne éditoriale un peu différente, plus personnelle, quitte à perdre des gens en route avec mes délires étranges. Voilà pourquoi il y a un an pile, j’ouvrais le blog avec un discours fanboyisant et un brin luxurieux sur l’actrice Thora Birch, et un discours sur la modernité à travers l’anime Ailes Grises. J’étais inspiré par Le domaine sans nom, un webzine intimiste et mystérieux créé par monsieur Fin de Siècle/Blauer Abend : j’aimais bien cette idée de faire rentrer le visiteur dans un univers spécial et unique, ce qui permet aussi au blog d’avoir sa propre identité. Au final, je pense que ce blog est une sorte de juste milieu, en même temps classique et accessible que personnel et décalé.

Et malgré ce pari de l’inattendu, le blog a plutôt bien fonctionné, et j’espère que ça continuera. Bien entendu, la plupart de mes visiteurs sont encore des animefans français mais Google joue aussi un grand rôle, notamment avec le dossier sur les films de fantômes japonais qui apparaît très souvent dans les recherches. Et mine de rien, petit à petit, on arrive à se créer une petite base de lecteurs toujours au rendez-vous, ce qui est toujours agréable et encourage à continuer. Aussi, une centaine de personnes suivent le blog via sa page Facebook, et même s’il est fort possible que tout se perde dans le flux, je garde espoir que certains cliquent régulièrement. Bref, imposer un blog varié n’est pas évident, mais l’état actuel des choses me pousse à continuer, d’autant plus que mes articles coups de gueule de l’été ont été (très) bien reçus, mais j’en ai déjà parlé.

Et maintenant, que faire ? Hier, je me suis posé une question : ai-je fait découvrir quelque chose à quelqu’un avec ce blog ? Mon but N°1 est de m’exprimer mais si je peux faire découvrir des choses au passage, c’est encore mieux. Voilà pourquoi j’aimerai axer la suite sur des choses un peu moins connues, sans m’empêcher pour autant de parler de ce dont tout le monde parle. Quand on aime les choses obscures, autant en faire profiter tout le monde ! La musique et le cinéma seront certainement les genres les plus concernés, mais comme vous le savez, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Ce qui est sûr, c’est que je n’aime pas faire comme tout le monde et que tant qu’on me suivra, je continuerai. En vérité, un blog n’engage à pas grand chose, autant donc profiter au maximum de cette espace de liberté pour faire ce qu’on veut !

Mon autre souhait est de parler un peu plus d’animes, en hommage à la communauté qui m’a fait me lancer et pour relever ce fameux défi de sauveur de la blogosphère. Toutes proportions gardées, j’ai apprécié les compliments qu’on m’a fait sur mes articles et ma participation aux discussions et j’ai senti comme une sorte de pression mêlée d’envie d’être à la hauteur de cet intérêt pour ce que je produis. Ce n’est pas vraiment contradictoire avec l’idée de liberté dont je parlais plus haut, c’est une idée de « pourquoi pas, essayons, persévérons », sans pour autant trop se prendre au sérieux, car trop de sérieux tue des chatons. Et pour finir, j’aimerai aussi augmenter la fréquence des articles, ce qui passe avant tout par l’éradication de ce mal qui nous ronge tous de l’intérieur, j’ai nommé la flemme.

Tant que j’y suis, je ne peux continuer sans témoigner du plaisir qu’il y a à tenir un blog, à chaque nouvel article, car la première personne qui fait des découvertes et apprend des choses, c’est avant tout l’auteur. A chaque petite anecdote apprise, je me dis que je ne fais pas ça pour rien et au final, on ne sait plus par quel bout ça a commencé : connaître quelque chose qui nous pousse à bloguer, ce qui amène d’autres découvertes, et ainsi de suite, et vice et versa… Je n’ai jamais considéré le savoir comme une chose dont on peut s’enorgueillir, car le bénéfice du savoir est avant tout personnel et la curiosité n’est pas une compétition. Cependant, on peut être agacé par certaines personnes qui insistent lourdement sur leur avis, sans faire preuve d’une curiosité qui l’enrichirait alors qu’ils ont tous les moyens si ce n’est monétaires, au moins modernes pour approfondir les sujets qu’ils traitent. Il est toujours enrichissant de connaître toutes sortes d’avis, de visions, de façons de voir, de faire, et de connaître des faits, des avants, des après, même si ça dure toute la vie et qu’on pourrait continuer encore : il suffit de comprendre le plaisir intense qu’il y a à nourrir son esprit, et plutôt que de critiquer d’autres auteurs comme ça se fait déjà, je préfère encourager mes confrères de façon positive. Et pas que les blogueurs, d’ailleurs.

Et malgré ce discours, j’accepte tout à fait la critique et je suis consciences des propres manques dont souffre ma culture, mais je ne veux pas m’empêcher d’écrire pour autant. Il suffit d’être modeste et d’avoir l’envie de progresser, et all’s right with the world. Parfois, j’aimerai bien qu’on me rentre un peu dedans et qu’on pointe les soucis de mes articles, mais en vérité, ça n’arrive pas très souvent. Donc n’hésitez pas, je ne cherche qu’à progresser, si je n’aimais pas la critique, je ne ferai rien ! Je sais qu’un de mes défauts est de n’être jamais satisfait, de changer des articles, voire de les enlever, de changer la présentation, les menus, bref un peu tout, souvent sur un coup de tête. Tout ça parce que je m’interroge souvent sur la forme à donner au blog, mais j’ai peur que ces changements décontenancent un peu les lecteurs. Voilà un soucis à corriger ! Aussi, faire attention à ne pas lancer trop de projets qui n’arrivent pas à terme (ou trop tard), comme annoncer des articles qu’on attend toujours. C’est le revers de la passion : on agit dans l’instant et l’agitation du moment, sans forcément penser aux réalités tangibles comme le temps et la motivation. Reste que la force de cette passion donne beaucoup au blog et aux articles.

Je rappelle au passage que si vous voulez discuter et faire connaissance, vous pouvez venir discuter sur le channel IRC du blog, qui se trouve à l’adresse irc.nanami.fr. Si vous n’avez pas de client IRC, suivez cette adresse et entrer Server : irc.nanami.fr et Channel : #beyond. Vous pouvez aussi m’attraper sur Twitter ou balancer un commentaire, et rejoindre la page Facebook que vous pouvez d’ailleurs faire tourner autour de vous ! Enfin, venez visiter le blog des archives sur lequel je vais remettre certains vieux articles éparpillés ici et là. Merci en tous cas à tous mes lecteurs (et lectrices), qu’ils soient actifs ou silencieux ; il est temps de se partager le gâteau, et de regarder loin vers l’horizon, vers l’infini et au-delà !

Et à part ça ? Le nouvel album de Death in June est en écoute sur Deezer : ça s’appelle Peaceful Snow, premier album entièrement au piano, qui délaisse donc la formule neofolk maintes fois répétée (mais bien répétée). En bonus, un second CD contient des reprises instrumentales au piano des anciens morceaux du groupe. Et la version physique peut être précommandée chez le shop français Steelwork Maschine.