possession

Par Jilcaplan
L'idée que l'on se fait des autres,
de nos connaissances, de nos copains vus de loin,
parce qu'on résume une personne à un seul trait de caractère.
Par exemple,
A. est toujours déprimée,
B. est cool et réservé
C. est un pur casse-couille new-age,
D. une bourgeoise mondaine,
E. un loser sympathique
F. une bavarde horripilante...
Et la liste est longue...
Parfois , un éclair.
Et moi, comment me perçoit -on?
1)une écervelée de bonne humeur
2)sentimentale et chochotte
3)indigente et pleurnicheuse
..................
Narcissisme et égotisme, peut-être,
mais la question du "qui suis-je"
et du "Je est un autre" prévaut sur le reste...
Le vertige d'exister avec ce visage -là,
cette histoire-là, cette voix-là,
ça emprisonne, fixe, modèle.
Et puis ils y a ceux qu'on connait bien,
ceux qu'on aime du plus profond,
et ceux-là échappent au résumé facile,
à la caricature.
Aimer quelqu'un, c'est peut-être ne plus l'enfermer dans un schéma,
c'est le dégager du sarcasme,
c'est l'aimer comme ça,
sans savoir le définir...
Ceux qu'on aime deviennent pluriels
et singulières figures qui naviguent dans le paradoxe d'exister,
d'être soi.
Agaçants, imparfaits, maybe,
mais touchants, magnifiques, beaux et hauts...
ça y est, on est rentré en eux,
on les possède autant qu'ils nous possèdent.
L'amour, c'est ça, être possédé de quelqu'un,
et ne plus s'en détacher.