La photographie et les médias en ligne

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Visuel Daniel Hennemand

Faisons un rapide point sur la manière dont les médias en ligne exploitent la photographie aujourd’hui. Comment l’image est-elle utilisée et créditée? Les rédactions font-elles appel à des sources jugées hier encore atypiques, aujourd’hui presque normales pour certain? Je veux parler des sites communautaires de photographies dont Flickr représente le gisement le plus utilisé et des « citoyens photographes », comme les appelait à sa création l’agence CitizenSide*.

Depuis la sortie du livre ** il y a un an, les manières d’agir n’ont pas évolué. Les journaux ont dû surtout réfléchir au modèle économique de leur diffusion sur le Net ; d’ailleurs certain s’acheminent vers des sites de communication servant à leur référencement, seul les titres et les chapôs apparaissent. Libération par exemple a réduit sensiblement son périmètre d’accès gratuit aux rédactionnels, à l’image de Médiapart, qui d’emblée avait proposé un accès payant aux articles. Donc peu d’évolution, peu de cohérence non plus entre les versions sites « http » et applications « smartphone » ***. Un foisonnement d’images pas toujours légitimes et systématiquement concurrencées par leurs voisines de la publicité, des colonnes de droite et de gauche et de plus en plus souvent, à la périphérie et animées, en superposition.

Pratiques diverses Des usages assez disparates des images, agrandissables ou non, récupérables ou verrouillées et surtout créditées ou pas. Le tableau proposé en lien **** présente une synthèse de ce constat, sachant qu’évidemment, il s’agit d’une moyenne constatée. Au sein d’un même titre, certaines images sont signées, d’autres ne le sont pas. D’une manière générale, l’image est légendée et créditée, avec une particularité pour deux d’entres eux, La Tribune est d’une grande fidélité à Reuter et Marianne à Flickr.

Certaines rédactions enregistrent les métadonnées dans l’image; mais elles sont présentes surtout lorsque le document provient d’une agence respectant ce standard. Il n’y a pratiquement pas moyen de connaître le média diffuseur en lisant ces données, juste les informations originellement saisies par l’agence.

Le lecteur sollicité La recherche de fonctions d’appel à contribution des lecteurs a été à l’origine de cette recherche. Seuls Libération, Rue89 et Le Parisien mettent à la disposition des lecteurs cette possibilité de soumission d’images. Dans ce processus de contribution, les smartphones ont évidemment une place de choix, car l’idée est d’apporter un témoignage sur un événement, le téléphone-capteur d’images risque de devenir l’outil naturel du reporter. Pour le moment, ces images « contributives » ne sont pas intégrées aux rédactionnels, mais cette pratique va-t-elle évoluer? La station de radio qui s‘appelait autrefois Europe n°1 avait inventé dans les années soixante le « téléphone rouge » ; l’idée était déjà d’inviter les témoins directes d’événement à témoigner. Demain, la presse sera-t-elle illustrée par les contributeurs spontanés, même rémunérés?

Daniel Hennemand, v1.0