Les moissons du ciel, second film de Terrence Malick et peut-être son meilleur parle d'un jeune homme qui, après avoir travailler à l'usine, va avec sa copine et sa petite soeur travailler au Texas dans les champs aux alentours de la première guerre mondiale. Il dit à tout ceux qui veulent l'entendre que sa copine est en fait sa soeur, histoire de ne pas trop faire jaser. Et les voilà parti à travailler durement pour gagner un peu d'argent et ensuite monter dans le nord. Mais le grand propriétaire terriens, comme on dit dans les cours d'histoire, tombe sous le charme d'Abby, la copine de Bill et celui-ci l'encourage à céder aux avances du fermier.Voilà un peu où nous mène ce film incroyable mais comme l'a dit le gars de la bobine qui a présenté le film, Terrence Malick ne s'occupe pas vraiment des acteurs, ni franchement de l'histoire non plus, elle est juste prétexte à balancer les plus belles images que l'on puissent tournée dans un film, le tout sur une musique d'Ennio Morricone. Je vous le dit, on en prend plein les yeux.Chaque plan est magnifiquement travailler, que ce soit les rares à l'usines ou ceux dans les champs (ainsi au milieu des champs de blés, je n'ai pu m'empêcher de penser à L'assassinat de Jesse James...). Le réalisateur n'hésite pas à faire des gros plans, à s'amuser avec chaque aspect de la nature, tout ça pour notre plus grand plaisir. Les dialogues sont étranges, bien différents de ceux que l'on a l'habitude de voir au cinéma, implicites aussi, à chaque fois ils sont courts, laissant le spectateur avec ses impressions.
Une voix off vient bercer le film, elle n'apporte pas franchement de renseignement mais nous fait plus part des sentiments de chacun et surtout de la petite soeur de Bill (puisque c'est elle qui est la voix off). Le film nous fait part d'une magnifique découverte : celle du bonheur, du bonheur oisif qui consiste à ne plus travailler, à s'amuser et à ne rien faire. Beau témoignage des fruits de la révolution industrielle, on découvre l'Amérique profonde, les grosses machines à vapeur bien dangereuses et polluantes. C'est aussi l'occasion de voir deux grands acteurs à leur début, pas moche à cette époque là, il faut dire. Si Richard Gere semble être le héros du film, c'est bien Sam Shepard qui m'a fichu une bonne claque car la victime, c'est lui ; son jeu est impressionnant de finesse, on ne peut que comprendre son personnage.
Je ne trouve pas vraiment de défaut à ce film qui est juste beau, c'est le terme, beau. C'est un film très esthétique, on y voit un Terrence Malick jouer avec le rythme du film et avec chaque image, s'amusant avec la nature, la lumière ou même les flammes.J'ai déjà envie de le revoir et je vous assure que la projection numérique était top !Je vous laisse le découvrir si vous n'avez pas encore eu la chance de visionner ce chef d'oeuvre.
20/20
Silice